A Noirefontaine, au milieu des plaines givrées de la vallée du Doubs, le candidat Valls visite une "fruitière" de production de comté, l'emblématique fromage local. Un représentant des producteurs lui présente ses doléances, mais tient à finir sur une note d'humour.
"Dans les fermes du Doubs", raconte-t-il au candidat, "il y a ce qu'on appelle +le messager boîteux+, qui annonce la météo des quatre saisons à venir. Et apparemment cet hiver et ce printemps, il annonce un temps... très chahuté".
"Va pour les périodes chahutées, moi j'aime ça!", lance M. Valls en éclatant de rire, plateau de comté à la main.
Sur ces terres industrieuses de l'Est, pour son premier déplacement de campagne depuis le renoncement de François Hollande, il vient assurer de son combat contre la désindustrialisation qui a fait souffrir dans la région. Et pour "le savoir-faire français", explique-t-il.
"Le +made in France+!", s'écrie la fromagère, empruntant la formule étendard d'Arnaud Montebourg, principal rival de Manuel Valls dans la primaire. "Le savoir-faire français, on peut parler français", maintient l'ex-Premier ministre un brin agacé, "même si pour me faire comprendre des journalistes on peut parler anglais, j'ai aucun problème..."
Après deux ans et demi à Matignon, Manuel Valls a retrouvé des déplacements à l'organisation plus artisanale, sans les comités d'accueil officiels.
"La page se tourne très très vite"
Une place en seconde dans un TGV en retard, le risotto avalé au wagon bar où il faut faire la queue au milieu des journalistes avec guère plus de trois conseillers, plus de motard pour ouvrir la route: bienvenue dans les habits de simple candidat "libéré" de la charge de chef de gouvernement.
"La page se tourne très très vite", constate celui qui moins de 24 heures plus tôt était encore sous les ors de Matignon à attendre Bernard Cazeneuve.
"C'est une autre vie, ce n'est pas un drame", confie M. Valls, qui assure n'avoir pas de regret d'avoir démissionné. Cumuler, "c'est impossible et les Français ne l'auraient pas compris".
Pour Manuel Valls, qui a dû annuler son passage au marché de Noël de Montbéliard pour cause de timing trop serré, l'heure n'est pas aux cadeaux. La probable candidature de Vincent Peillon est un nouvel obstacle.
Soucieux de rassembler, le Premier ministre s'efforce de sortir du piège de son début de campagne: "Vous voulez m'enfermer dans +il est clivant, il ne peut pas rassembler+ et +il n'est plus clivant, il ne fait plus du Valls+".
"J'ai une mission, elle me dépasse. Je dois me dépasser", dit celui qui est convaincu d'être "le seul qui puisse gagner la présidentielle" à gauche.
"Je dois construire, la différence, c'est que je dois construire en peu de temps", reconnaît-il.
Manuel Valls est arrivé à son premier meeting à Audincourt avec à la sono "The final countdown", tube international des années 80. Pour l'ancien Premier ministre, le compte à rebours est enclenché.
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