Connue sous le nom d'"article 112", la très stricte loi thaïlandaise sur le crime de lèse-majesté prévoit de 3 à 15 ans de prison pour quiconque diffame le roi, le reine, son héritier ou le régent.
Les rares médias, y compris internationaux, évoquant ces affaires ne donnent aucun détail des accusations de crainte de tomber sous le coup de la loi eux-mêmes.es arrestations et les condamnations peuvent être racontées mais pas les détails des accusations car cela peut être considéré comme une violation de la loi.
"L'affaire est en cours d'investigation, mais je ne peux pas divulguer les détails", a déclaré mercredi à l'AFP Pornchai Chalordej, responsable du commissariat local de Bangkok chargé de l'affaire.
"Ils ont un bureau en Thaïlande et des journalistes thaïlandais y travaillent, ils doivent donc être poursuivis s'ils violent la loi thaïlandaise", a déclaré mercredi Prayut Chan-O-Cha, chef de la junte actuellement au pouvoir.
En question: un portrait du roi Maha Vajiralongkorn publié en langue thaïlandaise depuis le bureau de Londres. Le nouveau monarque est monté sur le trône la semaine passée après 70 ans de règne de son père.
Dans son article, la BBC livre des détails de la vie privée du roi, dont la vie tumultueuse est souvent évoquée dans l'intimité par les Thaïlandais mais jamais commentée dans les journaux ou sur les réseaux sociaux.
Le lien, qui n'est plus accessible dans le pays, est vite devenu viral sur les réseaux sociaux et a attiré les critiques de royalistes qui accusent la BBC de diffamer le monarque.
Mercredi, des policiers se sont rendus dans les bureaux de la BBC dans le centre de Bangkok mais ont trouvé portes closes.
"Nous sommes certains que cet article répond aux principes éditoriaux de la BBC", affirme dans un communiqué le groupe audiovisuel public britannique, précisant par ailleurs que "BBC Thaïlande a été créé pour apporter des informations impartiales, indépendantes et précises dans un pays où les médias font face à des restrictions".
Un dissident thaïlandais de premier plan a été arrêté au cours du week-end pour avoir partagé l'article sur Facebook. Libéré sous caution, une enquête a été ouverte.
Depuis l'arrivée au pouvoir des militaires après un coup d'Etat en mai 2014, les poursuites pour crime de lèse-majesté se sont multipliées et les sanctions alourdies.
Mi-novembre, une Thaïlandaise a été condamnée à une peine de 150 ans de prison. Un homme est poursuivi pour avoir manqué de respect au chien du roi via un message Facebook.
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