L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et l'Institut national de la statistique (Insee) ont rendu publique leur dixième enquête annuelle, consistant à sonder plus de 15.000 personnes de 14 ans et plus sur leur ressenti de l'insécurité et sur les faits de délinquance dont ils se disent victimes mais pour lesquels ils ne portent pas automatiquement plainte.
Les résultats, qui tranchent souvent avec les statistiques officielles, portent sur l'année 2015, marquée par les attentats jihadistes de janvier contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher et ceux du 13 novembre.
Quand on les interroge plus généralement sur le "problème le plus préoccupant" à leurs yeux, le terrorisme bondit, à 30,4%, pour se retrouver quasiment au même niveau que le chômage (30,9%). Il y a un an, le terrorisme n'était cité en tête que par 17,7% des Français (et seulement 5% auparavant), loin derrière le chômage (38,3%).
En revanche, la proportion de personnes déclarant ressentir de l'insécurité chez eux ou dans leur quartier baisse, passant de 21% à 19,5% en un an, selon l'ONDRP.
En matière de délinquance, les vols de véhicules à moteur ainsi que les actes de vandalisme contre des voitures continuent à baisser, tout comme les vols sans violence, de manière assez marquée.
Les violences physiques, hors ménage, déclarées par les femmes sont en revanche en augmentation. Près de 60 victimes de ces violences sur 100 sont en effet des femmes, celles-ci ayant souvent lieu au travail de la part d'usagers ou de clients, selon l'ONDRP.
La cybercriminalité "véritable fléau"
En outre, deux tiers des violences au sein du ménage (65%) visent les femmes, toujours selon les personnes sondées.
"Il se confirme, comme ces dernières années, que le nombre de femmes victimes" de la délinquance "est toujours très important, que ce soit dans ou hors du ménage", a commenté à l'AFP Cyril Rizk, criminologue et l'un des responsables de l'ONDRP.
La hausse la plus forte concerne la cybercriminalité, s'illustrant par des retraits frauduleux sur les comptes bancaires. Le nombre de ménages se déclarant victimes atteint ainsi plus de 1,1 million en 2015, contre moins de 900.000 en 2014. L'enquête souligne que 500.000 ménages s'étaient déclarés victimes en 2010.
"La cybercriminalité est devenue un véritable fléau", juge M. Rizk, prenant par exemple le pas sur les vols de voiture voire les cambriolages qui étaient un point noir il y a encore quelques années. "Le délinquant n'a pas besoin de sortir de chez lui maintenant!", ajoute-t-il.
"L'automobile est de moins en moins souvent l'objet par lequel le patrimoine des ménages est atteint. Désormais, ce dernier est davantage exposé à des actes de cybercriminalité qui sont en pleine croissance", selon l'enquête.
Enfin, les Français jugent d'un bon oeil l'action des forces de l'ordre, avec plus de 59% de "satisfaits" ou de "très satisfaits".
La bonne perception des forces de l'ordre, selon Cyril Rizk, est sans doute à mettre en rapport avec la crainte du terrorisme: "Les Français ont envie d'être protégés et savent qu'elles sont en première ligne".
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