Sur Twitter, le républicain qui prendra ses fonctions le 20 janvier a annoncé que le PDG du groupe de télécoms japonais SoftBank, Masayoshi Son, était "d'accord" pour investir cette somme dans l'économie américaine.
"Masa a dit qu'il ne ferait jamais ça si nous n'avions pas remporté l'élection", s'est-il vanté.
Puis le milliardaire japonais, présent à la Trump Tower de New York, a précisé à la presse que les emplois allaient être créés par le biais d'investissements dans des jeunes pousses d'entreprise.
Il a exhibé une feuille montrant que l'investissement serait aussi apparemment porté par Foxconn, grand sous-traitant taïwanais d'Apple. Dans une interview au Wall Street Journal, il a expliqué que l'argent viendrait d'un fonds technologique créé conjointement avec le fonds souverain saoudien.
Malgré l'absence de détails, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre parmi les partisans du prochain président, qui y voient un effet Trump. La semaine dernière, avant un premier meeting, il avait aussi annoncé un accord surprise avec un fabricant américain de climatiseurs, Carrier, pour annuler la délocalisation d'une usine au Mexique.
Après Carrier, "aujourd'hui il a eu la banque chinoise Sunbank, 50.000 emplois, c'est super", s'est réjouie Joann Chylinski, dans la file d'attente du meeting organisé par Donald Trump mardi soir à Fayetteville, en Caroline du Nord, en confondant certains détails.
"C'est un homme d'affaires qui négocie, pas un simple politicien", a renchéri son mari Stanley, petit patron de 60 ans.
Quatre semaines après la victoire du magnat de l'immobilier, ses électeurs se réjouissent ainsi que leur candidat fasse ses preuves sans rien avoir perdu de son côté iconoclaste.
Flou ou pragmatique ?
La menace lancée mardi, encore sur Twitter, d'annuler la commande d'une nouvelle flotte d'avions Air Force One à Boeing en raison de surcoûts illustre selon eux la capacité du milliardaire à bouleverser les règles du jeu, comme il l'avait promis en campagne.
"C'était une super décision", dit spontanément Carlysle Hill, 18 ans, qui venait d'apprendre la nouvelle sur internet.
Et c'est d'ailleurs dans une ambiance de campagne que Donald Trump s'exprimera mardi à Fayetteville, en compagnie du populaire général à la retraite James Mattis, tout juste choisi pour diriger la Défense.
Le lieu du meeting, le Crown Coliseum, est connu: le candidat Trump s'est rendu deux fois pendant la campagne dans cette salle de plus de 10.000 places, pour des réunions publiques houleuses, voire violentes.
"C'est une tournée pour faire plaisir à son ego", se lamente un banquier à la retraite, Steve Plummer, dans une petite ville rurale sur la route de Fayetteville.
"Il fait semblant de vouloir rassembler le pays", dit ce démocrate dépité. "C'est un comble, car c'est lui la cause des divisions".
Reste que le président élu, après un début de transition chaotique, a rapidement trouvé son rythme. Il est en avance sur ses prédécesseurs pour former l'équipe gouvernementale qui prendra les rênes de l'Amérique le 20 janvier.
Ce faisant, il n'a pas changé ses habitudes de communication ni sa façon de brouiller les pistes politiques, adoptant la même posture de négociateur imprévisible que le candidat.
S'arrêtant une fois n'est pas coutume devant la presse dans le hall de son immeuble new-yorkais, Donald Trump s'est félicité de la diversité des visiteurs reçus dans son QG: républicains conservateurs et modérés, fidèles et ex-ennemis, milliardaires et chefs d'entreprises, et même des élus démocrates, comme la maire de Washington Muriel Bowser.
"Beaucoup de gens viennent nous voir, un groupe formidable de gens, tout va très bien", a déclaré le républicain.
Sur le fond, Donald Trump continue à cultiver l'ambiguïté, refusant de dévoiler ses cartes avant la négociation.
Cuba, Iran, climat, santé: les élus démocrates comme républicains avec qui il devra composer à partir de janvier confient attendre toujours des propositions précises du successeur de Barack Obama.
L'actuel secrétaire d'Etat John Kerry a même assuré mardi à Bruxelles que l'alternance ne changerait pas "l'engagement inébranlable des Etats-Unis" envers l'Otan, l'alliance militaire tant critiquée par Donald Trump pendant la campagne.
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