Devant les grilles de l'hôtel du Département à Rouen (Seine-Maritime), une trentaine de salariés du médico-social se rappellent au bon souvenir de leurs élus, lundi 5 décembre 2016. "Nous sommes venus montrer qu'on est là, qu'ils n'oublient pas le social", résume un manifestant.
Derrière les murs, les élus du Département votent le budget de 2017. "Avec la suppression de plus de 30 postes dans le social cette année, en plus des 20 qui ont déjà disparu l'an dernier", souligne Guillaume Iche, du syndicat Sud et éducateur dans un centre médico-social de Canteleu.
L'Aide sociale à l'enfance en difficulté
"Nous avions déjà subi des coupes les années précédentes, mais là il y a une politique volontaire de réduction des dépenses sociales, s'indigne le syndicaliste. On nous demande de faire plus avec moins de moyens."
Concrètement, une baisse de budget se traduit par des suppressions de postes mais aussi des disparitions de lits dans les foyers de l'Aide sociale à l'enfance. "On fait fi du travail social que l'on a tissé pendant plus de 14 ans, poursuit Guillaume Iche. Dans les unités qui ferment, les enfants seront transférés en cours d'année, à deux-trois mois du Bac. Bientôt, l'éducateur n'aura plus de contact direct avec les gamins, son rôle devient de plus en plus celui de former les familles d'accueil".
Les associations elles aussi inquiètes
Dans les rangs des manifestants, Étienne Muller, qui travaille pour l'association Emergence-s, qui vient en aide aux personnes en situation de grande précarité, est également inquiet. "Nous sommes financés en partie par le Département, certaines de nos actions vont disparaître, explique-t-il.
Pour les allocataires, la fermeture de structures veut aussi dire moins d'accessibilité. Ils devront faire plus de route, cela va encore compliquer les choses et se traduire par moins d'accès au droit", avance-t-il.
Au-delà des usagers, les salariés s'inquiètent aussi de leurs conditions de travail. "On envoie les salariés sur de nouveaux postes qu'ils choisissent sur une liste très restreinte. Certains employés de l'aide sociale à l'enfance peuvent par exemple se retrouver en IME", s'inquiète Guillaume Iche.
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