L'office de tourisme de Rouen (Seine-Maritime) a mis les petits plats dans les grands pour recevoir, à partir du lundi 5 décembre 2016, 40 directeurs d'agences de voyage japonaises. "Ils ont choisi Rouen plutôt que Paris ou l'Alsace, cette visite est absolument extraordinaire", s'enthousiasme Yves Leclerc, directeur de Rouen Normandie Tourisme & Congrès.
Un nouveau circuit sans Paris
Un nouveau circuit normand, incluant Giverny (Eure) mais aussi Etretat (Seine-Maritime), Honfleur (Calvados) ou l'incontournable Mont-Saint-Michel (Manche) leur a été présenté. Le tout sans passer par la case Paris, "si vos clients ont trop peur d'y aller", vante Yves Leclerc, mi-sérieux mi-rieur.
Car si ses guides recevaient "en moyenne quatre groupes de visiteurs japonais par jour", la fréquentation de la ville par cette clientèle, la première de groupe, s'est effondrée après la vague d'attentats qui a secoué la France. La question de la sécurité est donc dans toutes les têtes, mais on préfère parler des atouts de la Normandie.
Les Japonais aiment la France
"Ce qui est sûr, c'est que les Japonais aiment la France, explique Jungo Kikuma, vice-président de la Japan association of travel agents. Face à la baisse de fréquentation, nous avons étudié de nouvelles destinations. A Rouen, notre clientèle va aimer l'histoire des impressionnistes mais aussi les balades en bord de Seine comme à Paris. Les Japonais apprécient aussi se promener à pied dans la ville. Paris a ses grands magasins de luxe mais notre clientèle aimera ici les boutiques plus typiques, traditionnelles."
Yves Leclerc compte bien jouer sur cette corde. "Nous allons leur faire traverser la ville à pied, faire un tour au marché de Noël et une balade dans le carré magique, détaille-t-il. Il faut faire oublier ce qui s'est passé en France. Nous ne voulons surtout par reproduire le faux pas de Paris qui, en avril dernier, a emmené les professionnels du tourisme à la préfecture de police pour leur montrer son dispositif de sécurité. Cela leur fait encore plus peur".
Une envie de nouveauté
Une stratégie qui s'avère payante pour Frédéric Mazenq, directeur Japon d'Atout France. "Certains segments de la clientèle japonaise commencent à revenir, rassure-t-il. Il faut encore en rassurer d'autres, notamment les seniors. Mais au-delà de la sécurité, ces visiteurs viennent en France depuis les années 1980, il faut de toute façon leur proposer de nouveaux circuits."
Il rappelle que la fréquentation japonaise avait déjà baissé après le 11 septembre ou la crise de la grippe aviaire. "Les fondamentaux ne sont pas remis en cause, souligne-t-il. Le patrimoine culturel, historique et artistique, comme la gastronomie et le terroir, continuent de séduire".
La Normandie des impressionnistes, celle des bords de mer ou de Jeanne d'Arc sont donc mis en avant pour attirer les Japonais lassés de la Tour Eiffel et des bateaux mouches. L'objectif de ce plan de reconquête ? "Revenir au taux de fréquentation d'avant les attentats, soit entre 650 000 et 700 000 visiteurs japonais en France", espère Jungo Kikuma.
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