Employée comme comptable dans une entreprise de Caen (Calvados), une femme âgée de 49 ans a détourné plus de 7000 000 euros au nez et à la barbe de son dirigeant, qui était un ami. Elle a dû répondre de ces malversations jeudi 1er décembre 2016 devant le tribunal de grande instance de Caen.
Déjà condamnée en 2015
La prévenue avait déjà été condamnée en 2015 pour avoir détourné 320 000 euros. Elle avait alors écopé de trois ans de prison dont un an ferme aménagé en port de bracelet électronique et à une injonction de remboursement. C'est une enquête complémentaire qui la ramène devant les tribunaux, avec la confirmation que la somme détournée s'élève en tout à plus de 700 000 euros !
Confiance et amitié aveugles
La prévenue est employée comme comptable et agent administratif, elle gère la comptabilité, les bilans, les déclarations de TVA. La confiance que lui accorde le chef d'entreprise est aveugle, tout comme son amitié (elle est la marraine de l'un de ses enfants). Même harcelé par les sociétés bancaires et par les fournisseurs, celui-ci pense à un problème d'organisation, de rentabilité.
Mode opératoire très simple
Le mode opératoire de la prévenue était d'une grande simplicité. Dans la quantité de chèques à faire signer par le gérant, elle en "noyait" quelques-uns qui n'avaient pas d'ordre, allant quand il le fallait jusqu'à imiter sa signature ou inventer de faux fournisseurs. Les supercheries n'ont jamais été mises à jour par le cabinet d'expertise comptable qui supervisait les comptes.
Préjudice fatal pour l'entreprise
Les malversations se sont avérées fatales, le gérant étant aujourd'hui sans emploi. Le président Christophe Subts s'étonne : "Comment peut-on vivre en saignant une entreprise ? C'est rare et spectaculaire."
Achat de deux chevaux, de trois voitures, de vêtements, et belle vie de voyages et de loisirs. La prévenue ne s'est privée de rien. Le président lui fait remarquer que son engagement de rembourser 150 euros par mois lui prendra 400 ans.
Atteinte de monomanie ?
L'avocate de la défense admet que ce qu'a fait sa cliente est ignoble. Elle la considère atteinte de monomanie, soit dans son cas d'achats compulsifs. Comme dans toute addiction elle a dû mettre en place des éléments de dissimulation. Elle ajoute que durant la lente chute de l'entreprise, ni le gérant, ni le cabinet d'expert-comptable n'ont d'une façon vraiment sérieuse vérifié les comptes. "Il y a tout de même négligence de la part de la victime, ne faites pas de cette femme un monstre."
L'affaire a été mise en délibéré au jeudi 19 janvier 2017.
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