Washington, quelles que soient les administrations républicaines ou démocrates, soutient depuis les années 1970 la politique de la "Chine unique" ou "une seule Chine" qui l'a vu reconnaître Pékin et rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan à la fin des années 70.
Lors de leur conversation, sans précédent à ce niveau depuis des décennies, Donald Trump et Tsai Ing-wen "ont pris note des liens étroits en matière économique, politique et de sécurité entre Taïwan et les Etats-Unis", selon un compte-rendu de l'équipe du prochain locataire de la Maison Blanche.
La présidente taïwanaise, élue en mai, et le président américain élu le 8 novembre et qui prêtera serment le 20 janvier, se sont mutuellement "félicités", a ajouté le communiqué, qui rapporte aussi des appels téléphoniques, vendredi, avec le président afghan Ashraf Ghani, le président populiste des Philippines Rodrigo Duterte et avec le Premier ministre de Singapour Lee Hsien Loong.
Taipei hostile à Pékin
Taïwan est de facto séparée de la Chine depuis la fin de la guerre civile en 1949, lorsque l'armée nationaliste du Kuomintang (KMT) s'était réfugiée dans l'île après sa défaite face aux communistes. Pékin considère toujours Taïwan comme faisant partie de la Chine.
Les relations avec l'île se sont détériorées depuis l'arrivée au pouvoir en mai de la présidente Tsai Ing-wen, membre du Parti démocratique progressiste (PDP), hostile à Pékin. Mme Tsai a remporté la victoire contre le KMT, artisan depuis 2008 d'un rapprochement avec la Chine continentale.
Tsai Ing-wen refuse de reconnaître un consensus conclu en 1992 entre Pékin et Taipei, selon lequel il n'y a "qu'une seule Chine", formulation empêchant de facto toute déclaration d'indépendance de l'île. En conséquence, Pékin a coupé les communications officielles avec le gouvernement taïwanais.
Les Etats-Unis avaient amorcé le dialogue avec la Chine communiste au début des années 1970, sous les présidents d'alors Richard Nixon et Mao Tsé-toung, suivi par l'annonce en décembre 1978 de l'établissement de relations diplomatiques et la fermeture l'année suivante de l'ambassade des Etats-Unis à Taïwan.
Une seule Chine pour la Maison Blanche
La Maison Blanche, occupée jusqu'au 20 janvier par le président démocrate Barack Obama, a d'ailleurs réaffirmé vendredi soir son soutien à la politique de "la Chine unique".
"Il n'y aucun changement dans notre politique de longue date", a indiqué à l'AFP Emily Horne, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC). "Nous restons fermement attachés à notre politique de la Chine unique", a-t-elle ajouté.
Ces appels téléphoniques de M. Trump, qui rompent aussi avec les règles du protocole durant la transition du pouvoir à Washington -- le département d'Etat n'ayant été associé que de très loin à ces démarches -- font suite à un autre échange téléphonique cette semaine avec le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif.
M. Trump l'a couvert d'éloges, ce qui a stupéfié des diplomates. Mi-novembre, il avait aussi surpris en recevant à New York le Premier ministre japonais Shinzo Abe en présence de sa fille Ivanka Trump.
De manière générale, le grand flou autour de la politique étrangère de Donald Trump -- considéré plutôt comme un isolationniste -- inquiète les alliés historiques de l'Amérique en Europe et en Asie.
'C'est ainsi que débutent des guerres'
"Ce qui s'est passé ces 48 dernières heures n'est pas simplement une évolution. Ce sont des pivots majeurs en politique étrangère, sans aucune prévision. C'est ainsi que débutent des guerres", a tweeté vendredi le sénateur démocrate Chris Murphy.
Il a plaidé pour qu'un secrétaire d'Etat soit nommé "vraiment, vraiment rapidement" et "avec de l'expérience, c'est préférable".
M. Trump n'a pas annoncé son choix entre l'ancien candidat républicain à la présidentielle 2012, Mitt Romney, le général et ex-chef de la CIA David Petreaus ou l'ancien maire de New York Rudolph Giuliani.
Le secrétaire d'Etat sortant, John Kerry, avait prévenu cette semaine la future administration républicaine qu'elle serait confrontée à un "sacré débat" sur les orientations de sa politique étrangère.
Après avoir lancé une "tournée de la victoire" dans les Etats qui ont permis son élection, le président élu a continué à recevoir des prétendants en quête d'un poste au gouvernement dans sa "Trump Tower" de Manhattan. Le dernier choix en date, celui du général retraité James Mattis, 66 ans, comme prochain secrétaire à la Défense, a été bien accueillie par nombre d'élus démocrates et républicains.
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