À Bayeux (Calvados), un homme de 43 ans et sa nouvelle compagne, ayant chacun un enfant placé en famille d'accueil, sont suivis par les services sociaux. En juillet 2015, lors d'un entretien celui-ci injurie et menace une assistante sociale : "Je vous préviens que ça va très mal se passer pour vous !" Ce n'est pas la première fois que le couple la malmène, mais là, ce n'est plus dans le registre des incivilités, mais dans celui des menaces. Elle prend peur et porte plainte.
Même scénario à la maternité
En novembre 2015, la femme donne naissance à un enfant. Une autre travailleuse sociale se présente à la maternité de Bayeux. Elle doit faire appliquer une ordonnance de placement provisoire pour le nouveau-né. L'homme le prend très mal : "Je ne vais pas te rater. Tu vas passer un bon Noël !" Une seconde plainte est portée.
L'homme comparaissait pour ces faits mercredi 30 novembre 2016 devant le tribunal de grande instance de Caen (Calvados). Chaque victime, s'étant constitué partie civile, réclame 1 000 euros de préjudice moral.
"On croyait pouvoir garder le bébé"
Le prévenu s'explique : "On était repartis sur de bonnes bases, on croyait vraiment pouvoir garder le bébé. On l'attendait dans de bonnes conditions, on avait préparé sa chambre. J'ai pété un plomb. Ça fait trop mal." La présidente corrobore que l'homme est allé au-delà du mécontentement.
Le prévenu ne travaille pas. Deux autres enfants sont donc déjà placés en famille d'accueil. Même si l'expertise psychiatrique décrit quelqu'un ne souffrant d'aucune anomalie mentale, qui a avancé et qui est capable de s'investir au niveau du développement affectif d'un enfant, un doute subsiste sur d'éventuelles violences conjugales. L'homme dément, parlant de "on-dit"
Concernant son casier judiciaire, il a eu affaire à la justice pour dégradations de bien appartenant à autrui, conduite alcoolisée et blessures involontaires lors d'un accident.
Les travailleurs sociaux confrontés à la vindicte populaire
Le procureur se désole que les travailleurs sociaux soient de plus en plus souvent confrontés à la vindicte populaire. "Dans cette affaire leur but est de protéger un enfant et pour assurer cette mission, les forces de l'ordre deviennent nécessaires. C'est déplorable." Cinq mois de prison avec sursis sont requis.
"Changez de vie"
La cour suivra ce réquisitoire, y ajoutant 500 euros de préjudice moral à l'égard des deux victimes et 500 euros de frais de justice. À l'énoncé du verdict, l'homme, fidèle à lui-même déclare à la présidente : "Vous verrez, si un jour ça vous arrive !" Ce à quoi celle-ci répond : "Changez de vie, Monsieur, vous êtes l'artisan de votre propre malheur."
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