"Mon voisin m'a crié qu'il les voyait", assure l'homme à la barbe blanche, alors qu'une mitrailleuse crépite en fond sonore.
Mercredi, les forces irakiennes se sont enfoncées un peu plus loin en territoire ennemi dans l'est de la deuxième ville d'Irak, d'où ils cherchent à déloger les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Dans le quartier résidentiel d'al-Baker repris la veille aux extrémistes, subsistent encore quelques poches de résistance.
Au coin de la rue, un camion jaune encore rempli d'explosifs intacts est en train de brûler, témoignant d'une tentative d'attaque contre l'armée.
Immédiatement, le lieutenant Hussein ordonne à ses hommes de suivre la piste donnée par l'informateur pour débusquer des combattants.
"Prenez des lance-flammes et des lance-roquettes", ajoute le haut gradé irakien. "Faites attention à vous. Que Dieu vous garde", ajoute-t-il dans son talkie-walkie alors que les soldats disparaissent au bout de la rue.
Fausse alerte: quelques instants plus tard, les hommes reviennent bredouilles. La maison désignée était vide.
Alors que les unités irakiennes progressent dans Mossoul, des centaines de milliers de civils habitent toujours la ville -- parfois par choix, souvent par peur de fuir au beau milieu des combats.
Réseau d'informateurs
Mais si leur présence empêche les troupes gouvernementales à recourir à des frappes aériennes massives contre les 3.000 à 5.000 hommes de l'EI à Mossoul, elle offre un avantage: la fourniture d'éventuels renseignements sur le terrain.
"Cela se produit à chaque fois que nous libérons un district", confie à l'AFP le lieutenant Hussein.
Selon lui, les forces spéciales sont en train de monter un réseau d'informateurs capables de les renseigner sur les mouvements ennemis dans les quartiers à libérer.
"Le plus important, ce sont les informations sur les cellules dormantes de jihadistes" que seuls les habitants peuvent leur fournir, poursuit-il.
Des explosions retentissent soudain, poussant les soldats de son régiment à trouver refuge dans une maison, où une famille leur offre des oranges fraîchement cueillies d'un arbre du jardin.
"Nous les attendions de tout notre coeur", assure Amer Ali, 66 ans, dans l'embrasure de la porte, en référence aux forces irakiennes. "Nous étions dans une grande prison pendant deux ans", ajoute-t-il, alors que l'EI a pris le contrôle de la grande ville septentrionale en juin 2014, lors d'une offensive fulgurante.
D'après lui, la plupart des jihadistes ont déjà quitté le quartier, anticipant l'arrivée des soldats irakiens.
Mais les unités d'élite ne prendront aucun risque: le lieutenant Hussein demande à ses hommes de ratisser chaque maison au peigne fin.
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