Le milliardaire populiste doit se rendre dans la ville du nord des Etats-Unis avec son vice-président Mike Pence, pour visiter une usine de la filiale du géant United Technologies.
Il en a fait un avatar, depuis que Carrier a annoncé qu'elle renonçait à délocaliser 1.000 postes au Mexique en assurant sur Twitter avoir "conclu un accord avec le président élu".
Cette visite sera la première étape d'une sorte de "voyage de la victoire" que le président élu va effectuer dans les Etats industriels clés tombés le 8 novembre dans son escarcelle. Il tiendra également un meeting jeudi soir à Cincinnati, dans l'Ohio (nord).
Dans sa tour à Manhattan, le futur président américain a nommé mercredi au petit matin son équipe économique: un banquier de Wall Street, Steven Mnuchin, sera secrétaire au Trésor et un autre milliardaire, Wilbur Ross, secrétaire au Commerce.
Ils seront justement chargés d'appliquer sa promesse de revenir sur les accords de libre-échange signés par les Etats-Unis et de préserver les emplois industriels.
Mais le nouveau secrétaire au Commerce a déjà rejeté les accusations de protectionnisme.
"+Protectionnisme+ n'est pas un terme significatif, c'est péjoratif", a contesté M. Ross, estimant sur CNBC que les administrations précédentes avaient "fait beaucoup de commerce stupide et c'est ce que nous allons corriger", notamment en "augmentant les exportations américaines".
La mise en oeuvre de la politique de Washington en matière d'échanges internationaux ne relève toutefois pas directement du secrétaire au Commerce, mais du Représentant spécial pour le commerce (USTR), qui n'a pas encore été nommé.
En outre, ni Steven Mnuchin, 53 ans, ni Wilbur Ross, 79 ans, n'ont d'expérience en politique.
La première économie mondiale se porte déjà bien avec un taux de croissance plutôt élevé (3,2% en rythme annualisé au 3e trimestre) et un taux de chômage faible (4,9%).
Avant d'accompagner Donald Trump, Mike Pence a rencontré mercredi les plus hauts responsables républicains du Congrès à Washington, auxquels il a demandé "d'attacher (leurs) ceintures" en prévision de l'arrivé du président élu à la Maison Blanche le 20 janvier.
Conflits d'intérêts
Donald Trump a par ailleurs cherché mercredi à faire taire les critiques sur ses conflits d'intérêts en annonçant qu'il se mettrait en retrait de son empire immobilier avant de prendre la présidence.
Dans des tweets matinaux, il a annoncé qu'il tiendrait le 15 décembre à New York une "conférence de presse majeure" en présence de ses enfants. Elle portera "sur le fait que je quitterai ma formidable entreprise afin de me concentrer entièrement et totalement à la direction du pays et à redonner à l'AMERIQUE SA GRANDEUR!", a-t-il assuré, reprenant son slogan de campagne.
Car de nombreuses questions sur les conflits d'intérêts ont été soulevées par l'arrivée inédite à la Maison Blanche d'un richissime homme d'affaires à la tête d'un empire aux ramifications internationales.
M. Trump a réaffirmé que légalement, il n'avait aucune obligation de s'isoler de la gestion de son entreprise. "Je sens que c'est important (...) de n'avoir aucun conflit d'intérêts avec mes diverses affaires, en tant que président", a-t-il toutefois souligné. Il a assuré qu'il allait se "retirer totalement des opérations de gestion des affaires" car "la présidence est une tâche bien plus importante!".
Il envisagerait de passer la main à trois de ses enfants, Ivanka, Eric et Donald Jr, selon les maigres détails qu'il a donnés depuis qu'il s'est lancé dans la course présidentielle en juin 2015.
Pour nombre d'experts cependant, cela ne règlera en rien les problèmes de conflits d'intérêts, ces trois enfants étant ses proches conseillers et jouant un rôle actif dans les nominations de sa future administration.
D'autres ministères stratégiques doivent d'ailleurs encore être pourvus.
Mais selon son entourage, il n'y aura pas de nouvelles nominations cette semaine, alors que celles du ministre des Affaires étrangères et du ministre de la Défense semblaient imminentes.
Pour son chef de la diplomatie, Donald Trump hésite entre le républicain modéré Mitt Romney, l'ancien patron de la CIA David Petraeus, le sénateur républicain Bob Corker et l'ancien maire de New York (nord-est) Rudolph Giuliani.
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