Le téléphone toujours greffé à l'oreille, Thierry Solère, le président de la commission nationale d'organisation, a dormi "deux heures" dans la nuit de dimanche à lundi. Mais l'objectif est rempli: la droite est "en ordre de marche" pour la présidentielle à l'issue de ce processus inédit pour elle.
"Mobilisation plus importante que prévue", "un résultat tranché" et aussi une opération qui permet d'allouer plusieurs millions d'euros à François Fillon pour sa campagne, énumère ce désormais habitué des plateaux télé, qui a sillonné "89 départements" depuis un an.
Il faut dire que la droite revient de loin, avec la guerre Copé/Fillon de l'automne 2012 et ses soupçons de triche, qui ont laissé le parti laminé. L'équipe de Fillon avait d'ailleurs distribué quelques "mémentos anti-fraude" avant le scrutin...
"Avant leur poignée de mains dimanche soir, Alain Juppé et François Fillon sont passés et ont eu des mots très sympas pour l'équipe", relève-t-on à la Haute-Autorité. Tous les candidats ont unanimement salué l'organisation de cette élection dans plus de 10.000 bureaux de vote en France et par voie électronique pour les Français de l'étranger.
La présidente de la Haute-Autorité, la juriste Anne Levade, serait bien "fine bouche de ne pas dire qu'elle n'est pas heureuse de la manière dont cela s'est passé", explique-t-elle à l'AFP, soulignant l'importance d'avoir confié l'organisation de cette élection à une "structure externe" au parti.
Elle s'est dite "touchée de voir les gens qui faisaient parfois une heure et demie la queue et accomplir leur vote en confiance", voyant aussi, en ces temps d'abstention, des "réactions rassurées, aussi bien à gauche qu'à droite, devant la mobilisation de plus de 4 millions de personnes". Et au final, "pas vraiment de moments de tensions" mais "une belle aventure juridique et humaine", assure-t-elle.
Quelques moments de "tension"
Mme Levade va pouvoir consacrer un peu plus de temps à ses étudiants en droit et coupe court aux rumeurs qui la voient obtenir un poste. Elle n'a pas fait ça "pour un retour sur investissement", explique cette spécialiste de droit constitutionnel et du droit européen qui s'est attirée du début à la fin des éloges pour sa "rigueur" et son "professionnalisme".
Il y a eu quelques petits moments de "tension", comme sur la répartition géographique des bureaux ou le vote des Français de l'étranger, occasionnant un mini-bras de fer avec Nicolas Sarkozy, reconnaît Thierry Solère, qui a soutenu Bruno Le Maire.
Les organisateurs et la droite française voulaient faire au moins autant que la primaire PS de 2011 (autour de 2,9 millions de votants au second tour Hollande-Aubry). Ils ont d'ailleurs été souvent en contact avec certains de ceux qui l'avaient organisée.
Avec plus de 4 millions d'électeurs à chaque tour qui ont payé deux euros par tour, soit des recettes près de 16 millions d'euros, ce scrutin est une très bonne opération.
D'abord le parti Les Républicains récupérera bien les 5 millions qu'il a prêtés à la Haute-Autorité de la primaire. Et déduction faite des quelque 8 millions de frais engagés, il restera 8 millions environ, qui seront "dévolus" à François Fillon pour sa campagne présidentielle.
Dans quelques temps, la Haute-Autorité disparaîtra. D'ici là, encore un peu de travail: destruction des cahiers d'émargement et paiement des factures notamment.
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