Les deux candidats sont au coude à coude dans les sondages et Norbert Hofer, qui avait perdu de justesse au second tour en mai avant que ce scrutin ne soit annulé, pourrait devenir le 4 décembre le premier président d'extrême droite de l'Union européenne, après quelque 350 jours de campagne.
Le candidat écologiste Alexander Van der Bellen, 72 ans, a accusé Norbert Hofer, 45 ans, et son parti anti-immigration FPÖ de provoquer l'insécurité en menaçant de faire sortir l'Autriche de l'Union européenne.
M. Hofer a déclaré que s'il était au pouvoir il convoquerait un référendum sur une sortie de l'UE si la Turquie rejoignait l'Union ou si Bruxelles tentait de centraliser davantage le pouvoir.
"Le FPÖ joue avec la sortie de l'Autriche (de l'UE) depuis 20 ans. De nombreuses personnalités politiques en Europe craignent que cette simple spéculation puisse provoquer (...) une avalanche de populisme d'extrême droite", a affirmé M. Van der Bellen lors du débat retransmis en direct sur la chaîne de télévision privée ATV.
"Le plus important, c'est la solidarité entre les Etats membres, autrement nous ne serons pas capables de nous affirmer face à la Russie ou aux Etats-Unis", a-t-il déclaré.
M. Hofer a dénoncé un discours "alarmiste". "Il n'y aura pas d'Öxit'", a-t-il déclaré, en référence au Brexit, le vote par référendum en juin en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'UE, qui a ébranlé l'Union. "J'ai répété à plusieurs reprises que je voulais un développement positif de l'UE", a-t-il dit.
Toutefois, si M. Van der Bellen a souligné l'importance des relations entre l'Autriche et son principal partenaire économique, l'Allemagne, M. Hofer a critiqué la chancelière Angela Merkel et expliqué vouloir tisser des liens plus forts avec les voisins d'Europe centrale et orientale, en premier lieu la Russie.
Selon lui, Mme Merkel a "porté gravement atteinte à l'Europe" avec sa politique de porte ouverte à l'immigration, qui a permis à des centaines de milliers de migrants "dont des terroristes de passer à travers l'Autriche" depuis l'année dernière.
M. Hofer a également attaqué M. Van der Bellen pour avoir critiqué le président américain élu Donald Trump. "Ce n'est pas intelligent de qualifier un président de démagogue", a-t-il déclaré.
M. Van der Bellen a rétorqué que nombre de responsables européens étaient "inquiets" de l'arrivée de M. Trump, qui a été accusé de sexisme et de vouloir porter atteinte aux droits des minorités.
Le FPÖ a grimpé dans les sondages en s'attaquant à l'immigration et à une "élite" jugée coupée des réalités.
Plusieurs personnalités conservatrices autrichiennes ont appelé dans un "manifeste" publié samedi à barrer la route à M. Hofer à la présidentielle, évoquant notamment le spectre d'un "Öxit".
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