La requête, portée par le Syndicat des travailleurs indépendants de Grande-Bretagne (IWGB), a été déposée au nom d'un groupe de livreurs de Camden, quartier du nord de la capitale britannique. Mais la décision pourrait faire jurisprudence pour les coursiers du reste de la ville.
Deliveroo, qui rémunère ses "bikers" londoniens à l'heure ou à la tâche -- comme à Camden --, considère ces derniers comme des autoentrepreneurs, leur refusant le droit à un salaire minimum ou à des congés payés.
Mais en portant l'affaire devant le Central Arbitration Committee de Londres, une instance de régulation rattachée au gouvernement britannique, le syndicat IWGB espère obtenir un accord collectif pour les coursiers de Deliveroo, au nombre de 8.000 au Royaume-Uni.
"Cela sera la première convention collective de la +gig economy+", l'"économie des petits boulots", ou "économie à la demande", a affirmé à l'AFP Jason Moyer-Lee, le secrétaire général du syndicat.
"A travers l'action d'aujourd'hui, le IWGB s'attaque une nouvelle fois aux cas d'exploitation propres à cette économie (...). Les travailleurs veulent des droits fondamentaux", indique-t-il dans un communiqué publié lundi.
Pour Deliveroo, cependant, le syndicat ne représente pas la "très grande majorité" de ses coursiers.
"Deliveroo est fier de pouvoir offrir du travail flexible et bien payé, qui permet aux livreurs de composer avec leurs autres obligations", rétorque la start-up fondée à Londres en 2013, qui s'est étendue depuis à 68 villes à travers l'Europe, l'Asie, l'Australie et le Moyen-Orient.
Le précédent Uber
Le modèle est simple: la plateforme noue des partenariats avec des restaurants indépendants ou des chaînes de restauration dépourvus de service de livraison, et facture au client 2,5 livres (3 euros) par course, en prenant une commission auprès du restaurant.
Et cela marche. Deliveroo a bouclé en août une levée de fonds de 275 millions de dollars (260 millions d'euros) -- valorisant le groupe à plus d'un milliard de dollars -- afin de doper son développement à l'international.
Face à ces montants, certains livreurs sont amers: "Je me sens exploité", fulmine Billy Shannon, coursier Deliveroo à Camden, payé 3,75 livres (4,40 euros) par livraison.
"Nous voulons être reconnus comme des salariés à part entière, avoir droit à un revenu minimum, à des congés payés et à une protection sociale", explique le jeune homme de 18 ans, qui espère que le précédent Uber jouera en leur faveur.
Fin octobre, la justice britannique a donné raison à deux chauffeurs de véhicules de la plateforme américaine qui l'accusaient de ne pas respecter le droit du travail. Les juges ont estimé que les chauffeurs avaient droit à un salaire minimum et à des congés payés, mais Uber a fait appel de la décision.
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