"Ils nous ont fourni des informations, ils ont coopéré et ont obéi" à nos instructions, assure à l'AFP le lieutenant-général Abdel Ghani al-Assadi.
Dans le quartier d'al-Khadraa, Abou Mohammad, un commerçant de 70 ans, raconte: "Quand l'armée est arrivée, on a hissé un drapeau blanc pour montrer que nous étions pacifiques".
Après des jours de violents combats, les forces irakiennes ont réussi samedi à chasser le groupe Etat islamique (EI) de ce quartier, et maintenant "nous sommes débarrassés" des jihadistes, se réjouit le vieil homme.
Mais des coups de feu et des explosions résonnent toujours à proximité et les troupes de Bagdad disent être à la recherche de combattants de l'EI qui pourraient s'être cachés dans la zone.
Dans une rue déserte, le cadavre d'un jihadiste gît aux pieds d'un membre des forces spéciales irakiennes en patrouille, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les unités du contre-terrorisme (CTS) travaillent en étroite coopération avec les habitants qui les aident à débusquer les planques de l'EI et les rues minées par les jihadistes, indique le lieutenant Nasser al-Rouqabi.
Abou Mohammad est catégorique: "Nous ne partirons pas". Il est sûr que la situation dans son quartier est sous contrôle et qu'il n'aura pas à quitter sa maison comme des dizaines de milliers d'Irakiens de la région de Mossoul au cours des dernières semaines.
L'offensive pour la reprise du dernier grand bastion de l'EI en Irak a été lancée le 17 octobre et Mossoul est désormais quasiment encerclée, tandis que les CTS disent s'être emparées de "plus de 40%" de l'est de la cité.
'Retourner à l'université'
Dans le quartier d'al-Khadraa, les habitants peuvent enfin vaquer à leurs occupations quotidiennes dans un semblant de normalité, nettoyant leur maison ou tout simplement se promenant dans les rues, tout en maintenant bien visible un drapeau blanc.
Les enfants qui étaient restés enfermés pendant plusieurs jours chez eux courent derrière un convoi militaire, mimant avec leurs doigts le V de la victoire.
Dans une maison à proximité, un groupe de femmes discutent de leur liberté retrouvée.
"Maintenant j'aimerais retourner à l'université", se met à rêver Rima, une jeune femme d'une vingtaine d'années.
Sa mère, elle, est plus aigrie: "Ici ce n'est pas chez nous. Nous habitions dans l'immeuble d'à côté mais Daech (acronyme en arabe de l'EI) nous a chassés, maintenant nous sommes sept familles à vivre ici". Dans la rue d'en face, des panaches de fumée noire s'élèvent dans le ciel.
Oum Akram Jouwadiya est inquiète elle aussi. Elle raconte avoir planté il y a deux jours un drapeau blanc sur le toit de sa maison, quand les combats entre les forces irakiennes et les jihadistes se sont intensifiés.
Les jihadistes "venaient presque tous les jours pour interroger mes quatre garçons, maintenant c'est l'armée qui les soumet à des interrogatoires. Je suis inquiète", confie-t-elle.
Mais ses craintes se dissipent quand elle voit revenir chez eux les deux fils de ses voisins, après avoir été interrogés par l'armée. Elle fond en larme et lance à un convoi militaire qui passe dans la rue: "Que Dieu vous accorde la victoire. Longue vie à l'Irak!"
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