"C'est pour la famille", lançait souvent "Francky", dans une expression dont il a le secret, devant micros et caméras au moment de dédier un but. Sa seconde famille, c'est le Bayern, le foyer qui l'a toujours choyé quand la France lui faisait les gros yeux.
"Ce grand club et cette ville sont devenus ma patrie, tant sportive que privée", confirme Ribéry dans le communiqué qui acte sa prolongation dimanche.
Avec le pays où il est né, la brouille s'est en revanche écrite en plusieurs chapitres, entre des démêlés judiciaires pour sollicitation de mineure (la fameuse affaire Zahia, où il sera finalement relaxé) et son rôle central dans le mouvement des grévistes de Knysna, quand les Bleus avaient refusé de s'entraîner en pleine Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.
Figure de la décennie dorée
Enfin, l'ancien joueur de Marseille avait peu goûté les commentaires après le Mondial-2014 au Brésil, où il n'avait pas pu participer pour cause de blessure: la presse avait trouvé que sans lui, les Bleus, quarts de finalistes, éliminés par les futurs vainqueurs allemands, s'en étaient bien sortis.
Le 13 août 2014, Ribéry avait acté le divorce avec les Bleus, annonçant sa retraite internationale.
"Ribéry, franchement je n'y ai pas pensé. Il a beaucoup apporté aux Bleus, avant que j'en sois le sélectionneur puis après, puis il a arrêté. Pendant ce temps j'ai fait confiance à d'autres joueurs qui m'ont rendu cette confiance", avait indiqué le sélectionneur Didier Deschamps le 12 mai en dévoilant sa liste des 23 pour l'Euro-2016.
Au plus fort des plus grosses controverses, le Bayern a, lui, toujours couvé son joueur. Notamment un homme: Uli Hoeness, 64 ans, celui qui a fait du Bayern Munich l'un des clubs les plus puissants du monde, et en a été réélu président vendredi à une immense majorité, après avoir purgé presque deux ans de prison pour fraude fiscale.
L'histoire des deux personnages est intimement liée. L'un des plus beaux "coups" d'Hoeness ? Le recrutement en 2007 d'un jeune international français, un certain Ribéry.
Ce joueur facétieux deviendra pièce maîtresse de la "décennie dorée" avec, en dix saisons, six titres de champions d'Allemagne, et sept présences dans le dernier carré de la Ligue des champions: une victoire en 2013, deux finales (2010-2012) et quatre demi-finales.
Salaire estimé à 14 M EUR annuels
Le club a su remercier le joueur autrement que par des accolades: "Kaiser Franck" devrait conserver son salaire de 14 millions d'euros buts annuels selon L'Equipe.
Munich a toujours tout pardonné à ce joueur hors-norme. Qui d'autre aurait pu, perché sur le toit des vestiaires, verser un seau d'eau glacée sur la tête d'Oliver Kahn sans subir en retour la colère de ce gardien sanguin?
Qui d'autre aurait pu prendre le volant du bus de l'équipe et l'endommager en fracassant les alentours d'un hôtel de Dubaï, où le Bayern était en stage, sans être sanctionné?
Encore aujourd'hui, le Bayern élève de temps en temps la voix, sans plus, quand le garnement Ribéry fait des siennes. Récemment, le Français a multiplié les gestes d'énervements et accrochages sur les terrains allemands avec des adversaires.
"Quand je le verrai la prochaine fois, je lui dirai sûrement comme un vieil ami qu'il doit se retenir un peu plus", avait déclaré sur la chaîne Sport1 Hoeness il y a un mois. C'est tout vu et ça restera en famille.
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