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Primaire de la droite: jour de vérité pour Fillon et Juppé

Les électeurs de la primaire de la droite choisissent dimanche, au second tour, entre François Fillon, net favori, et Alain Juppé, leur candidat pour la présidentielle de 2017, qui prendra une sérieuse option pour l'Elysée.

Primaire de la droite: jour de vérité pour Fillon et Juppé
Alain Juppé (g) le 25 octobre 2016 et François Fillon (d) le 25 novembre 2016 - JOEL SAGET [AFP]

Le scrutin, dans les 10.228 bureaux de vote, sera ouvert dimanche de 09h00 à 19h00 en métropole. Certains territoires d'Outre-mer et les 58.472 Français de l'étranger ont voté dès samedi. Comme lors du premier tour, les premiers résultats, régulièrement actualisés, devraient être publiés à partir de 20h30 par la Haute autorité chargée de veiller au bon déroulement de cette compétition, inédite à droite.

Avec plus de 44% des voix au premier tour, François Fillon est le grand favori. Le député de Paris a enregistré près de 650.000 voix de plus qu'Alain Juppé (28,6%) pourtant donné pendant des mois vainqueur de cette compétition déjà marquée par la sèche élimination de l'ancien président Nicolas Sarkozy.

M. Fillon, 62 ans, est donné très largement gagnant avec 61 à 65% des voix, contre 35 à 39% à son aîné, 71 ans, selon les sondages de ces derniers jours. Il devrait notamment bénéficier de bons reports des voix des électeurs de M. Sarkozy (20,7%), qui a lui-même dit qu'il voterait pour son ancien Premier ministre.

Mais comme pour le premier tour, qui a établi le record de 4,3 millions de votants, le corps électoral reste cependant l'inconnu du scrutin. Notamment les électeurs, dont beaucoup se réclamant de la gauche, qui s'étaient déplacés dimanche dernier pour faire barrage à Nicolas Sarkozy.

Après avoir "décidé de continuer le combat" dimanche, Alain Juppé a tenté de rattraper son retard au moyen d'une campagne très offensive contre son concurrent, attaqué sur ses positions au sujet de l'IVG, tour à tour qualifié de "conservateur", de "traditionaliste" et d'"hyperlibéral", le maire de Bordeaux se présentant en opposition comme le défenseur du "modèle social français" lors de son dernier meeting vendredi à Nancy.

Fillon: 'rien n'est acquis'

"Il y a une semaine, j'étais vu comme un réformateur, me voici qualifié +d'ultra-libéral et de destructeur+. Trente ans que je suis gaulliste, me voici soudainement devenu +l'ami des extrémistes+ et le +croquemitaine réactionnaire+". "Je trace ma route avec mon projet et mes valeurs", a répliqué François Fillon vendredi à Paris.

"Rien n'est acquis" pour dimanche, a cependant mis en garde le Sarthois, qui avait choisi pour son dernier meeting la Porte de Versailles, lieu fondateur du RPR de Jacques Chirac en 1976.

Outre la plupart des sarkozystes, M. Fillon a enregistré le soutien de Bruno Le Maire et du président du Parti Chrétien-Démocrate Jean-Frédéric Poisson. Alain Juppé, de son côté, a été rejoint par Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Copé.

L'épilogue de cette primaire devrait lancer définitivement les hostilités pour l'élection présidentielle de 2017. A gauche, dès lundi, tous les regards se tourneront vers François Hollande. Le chef de l'Etat doit en effet annoncer très prochainement s'il brigue ou non un second mandat dans une ambiance électrique avec son Premier ministre Manuel Valls, qui se verrait bien lui aussi porter les couleurs du PS.

Dans un entretien au Journal du dimanche, M. Valls n'exclue pas d'être candidat face au président à la primaire du PS, expliquant vouloir "casser cette mécanique qui conduirait (la gauche) à la défaite".

A droite, le vainqueur sera rapidement investi par son parti, Les Républicains (LR), dont il devra également dessiner la future direction, actuellement assurée par intérim par Laurent Wauquiez.

Le candidat investi devra élaborer son équipe et sa stratégie de campagne et supporter la concurrence de la droite hors primaire, de Nicolas Dupont-Aignan à l'ancienne ministre gaulliste Michèle Alliot-Marie, qui entretient le flou sur une éventuelle candidature à l'Elysée. Et se préparer, en cas de désignation de François Fillon, à un tir nourri de la gauche et du Front national, déjà très offensifs cette semaine.

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