Ce 17 octobre 2015, sous le toit du Millennium Stadium de Cardiff, les Bleus sont noyés sous la marée noire néo-zélandaise (13-62) en quarts de finale de la Coupe du monde, pour solde de tout compte d'une ère et le début d'une nouvelle.
Cette déroute a ainsi marqué la fin de la période Philippe Saint-André et de son rugby de destruction, mais aussi d'une certaine organisation du rugby français, incapable de donner au XV de France les moyens de ses objectifs.
Il en a désormais un peu plus, avec cette nouvelle convention régissant la mise à disposition des internationaux, née de la débâcle galloise, qui a forcé la Ligue et la Fédération à s'asseoir autour d'une table et faire cause commune pour remettre le Coq au centre du village.
Le temps dira si les Bleus, avec cette nouvelle arme, un nouveau sélectionneur (Guy Novès) et un nouveau projet de jeu, beaucoup plus ambitieux, pourront vraiment rivaliser sur le long terme avec les meilleurs.
Juge de paix
Mais se présente dès samedi devant eux un deuxième examen de passage sur le chemin de leur progression, une semaine après le premier, manqué à un drop près face à l'Australie (23-25).
"On a progressé contre l'Australie, j'espère qu'à la fin de ce match on aura fait encore un pas en avant. Et ainsi de suite pour petit à petit se rapprocher des meilleurs. On verra où on en est", a ainsi souligné le 3e ligne Louis Picamoles, l'un des huit Bleus sur la feuille de match samedi à avoir vécu le naufrage de Cardiff (ils sont dix côté néo-zélandais).
Ce second contrôle paraît bien plus ardu que celui face à des Wallabies "bis": les All Blacks continuent de régner sur le monde malgré le départ après leur troisième titre mondial de plusieurs monstres sacrés.
Et ils semblent bien décidés à conclure en beauté leur saison 2016, ainsi que réenclencher une série victorieuse, stoppée à dix-huit succès de rang par l'Irlande le 5 novembre (29-40).
Les Bleus se présentent donc au pied d'une face nord et noire, avec un mélange "d'appréhension et d'excitation", d'après le centre Rémi Lamerat.
'Leur donner mal à la tête'
Mais sans, apparemment, se nourrir du fameux sentiment de revanche qui permettrait, à tort ou à raison, de renverser des montagnes: "Ce genre de comportement va bien de temps en temps, avec parcimonie, dans le contexte du championnat (...) Etre revanchards à ce niveau serait malheureux; porter ce maillot sera le seul élément moteur de notre motivation", a affirmé Novès.
Le sélectionneur a en tout cas hâte de constater si ses troupes peuvent, à défaut de gravir le massif néo-zélandais, se rapprocher de son sommet. "Il me tarde de voir si les gars sont capables de hausser leur niveau dans certains secteurs. Si on avance un peu", s'est-il ainsi projeté.
Il s'agit de voir si le XV de France est capable "non pas de renverser les Blacks" pour la première fois depuis juin 2009, mais de leur "tenir tête le plus longtemps possible. Et si on peut leur donner mal à la tête, on ne s'en privera pas", a ajouté Novès.
"Hausser leur niveau", les Bleus, devront le faire non pas dans "certains secteurs" mais dans presque tous.
Alors, à défaut sans doute d'offrir un savoureux doublé à leur sélectionneur, vainqueur des All Blacks pour sa première sélection comme joueur (18-13 le 11 novembre 1977), ils pourront certainement mesurer, avant de refermer le livre de 2016, le chemin parcouru depuis le 17 octobre 2015.
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