A 19h15, devant des milliers de spectateurs, le maire (PS) Roland Ries a lancé les festivités en allumant les décorations lumineuses du sapin de 30 mètres de haut dressé sur la place Kléber.
Auparavant, la marraine de l'événement, la chanteuse canadienne Natasha Saint-Pier, munie d'une "baguette magique", avait procédé à l'allumage progressif des étoiles, flocons et autres angelots accrochés entre les façades des maisons à colombages.
Vapeurs de vin chaud et effluves d'épices et de cannelle: dès 14H00, les commerçants avaient ouvert leurs chalets aux premiers badauds venus arpenter les allées de la plus ancienne manifestation du genre en France (la première édition remonte à 1570). Deux millions de visiteurs sont attendus d'ici au 24 décembre - pour quelque 250 millions d'euros de retombées économiques estimées.
Après l'interpellation le 19 novembre à Strasbourg et à Marseille de sept hommes soupçonnés d'avoir voulu perpétrer un acte terroriste en France le 1er décembre, plusieurs visiteurs interrogés se disaient "rassurés" par les mesures de sécurité déployées.
Lundi, le maire avait décidé de maintenir l'opération "Strasbourg, capitale de Noël", soulignant qu'une décision contraire aurait "conforté la propagande" jihadiste.
Dans un centre-ville entièrement réservé aux piétons pour l'occasion, des centaines de policiers, CRS et gardes mobiles, armés de fusils d'assaut, patrouillaient dans les allées et aux abords du marché, épaulés par des dizaines d'agents de sécurité en gilets jaunes. Durant toute la période du marché, une quinzaine d'accès au centre ville ont été transformés en "checkpoints".
Sur un pont bloqué par des longrines (blocs de béton), à une centaine de mètres au nord de la place Kléber, les piétons accédaient cependant librement au centre-ville.
"On ne doit pas s'empêcher de vivre"
Une longue file d'attente était visible devant la cathédrale, où les visiteurs étaient invités à ouvrir leurs sacs.
"Nous espérons qu'il ne se passera rien. Nous voyons que la police est partout et cela rassure évidemment", ont expliqué Jürgen Volkmann, 69 ans et Ernst Koch, 78 ans, venus de Hildesheim, dans le nord de l'Allemagne.
"Bien sûr, les attentats sont dans toutes les têtes, mais nous ne voulons pas nous laisser gâcher ce plaisir", ajoutent les deux retraités, venus avec leurs compagnes pour visiter les marchés de Strasbourg et Colmar.
Près de l'opéra, sur le très couru "Christkindelsmärik" (marché de l'enfant Jésus), Claudine Hoermann qui tient un chalet proposant un vin chaud "à l'ancienne", des pains d'épices et des bredele (petits biscuits alsaciens), se rassure: les visiteurs sont bien au rendez-vous, dit-elle.
"J'ai l'impression qu'il y a un peu plus de monde que l'an dernier, mais étant coincée ici, j'ai bien du mal à voir", dit cette commerçante.
Elle regrette cependant que les sept interpellations de la semaine dernière aient ajouté une "crainte" et "de l'anxiété" qui a été "très mal vécue" par certains commerçants du marché strasbourgeois.
"Tout ça fait beaucoup de mal, ce n'était pas nécessaire. Pour nous commerçants, c'est déjà assez dur comme ça", a-t-elle souligné.
Le menace jihadiste, "c'est vrai que ça fait peur. Mais on ne doit pas s'empêcher de vivre, cela voudrait dire qu'ils ont gagné", philosophe la Bruxelloise Magali De Wit, 46 ans, qui juge "rassurant de voir tous ces militaires".
Au lendemain de l'ouverture, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve est attendu samedi matin dans la capitale alsacienne, pour "prendre la mesure" des dispositions sécuritaires.
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