Hormis quelques maigres répliques à fleurets mouchetés, François Fillon et Alain Juppé se sont surtout attachés à présenter le fond de leurs programmes respectifs en préambule de la grosse heure et demie de ce moment de vérité de l'entre-deux-tours.
Répondant au feu roulant des questions de Gilles Bouleau (TF1), David Pujadas (France 2) et Alexandra Bensaid (France Inter), le maire de Bordeaux était attendu à l'offensive pour tenter de rattraper son retard sur François Fillon.
"François, nous nous connaissons depuis bien longtemps. Nous sommes entrés en politique presque en même temps, nous avons toujours appartenu à la même famille politique, tu as été mon ministre et j'ai été le tien et tu sais que j'ai toujours eu pour toi de l'amitié et de l'estime, et je n'ai pas changé d'avis", a déclaré dans son propos liminaire M. Juppé, en se tournant vers son rival.
"Ceci dit, il y a des règles dans un débat, on peut se poser des questions, c'est ce que j'ai fait quand tes positions ou propositions ne me paraissaient pas tout à fait claires, et j'ai été un peu surpris de la virulence de ta réponse", s'est justifié M. Juppé. "Nous avons des divergences que je n'ai pas l'intention d'éluder. Les Français qui nous regardent ont droit à la clarté et à la précision", a poursuivi le maire LR de Bordeaux.
"Ce débat ne doit pas être celui de la division", a répondu François Fillon, attaqué ces derniers jours par son rival sur l'IVG et son programme économique. "Parce que quel que soit le choix dimanche, c'est ensemble que nous mettrons en oeuvre le projet que les Français vont choisir".
'Caricature!'
"Ce deuxième tour, ce n'est pas un combat, c'est la présentation de projets de deux hommes qui appartiennent à la même famille politique et qui, je pense, ont la même éthique de l'action publique", a désamorcé, calme et serein, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy.
M. Juppé a pointé une "divergence" avec le député de Paris au sujet des baisses de remboursements de santé qui ne seraient pas "une bonne idée". "Caricature!" a rétorqué Fillon, expliquant toutefois que le système de santé devait être "désétatisé". M. Fillon a aussi dénoncé la "caricature" des journalistes au sujet de son programme d'augmentation du temps de travail.
Les deux hommes ont aussi échangé sur l'éthique en politique, tombant d'accord sur le fait qu'un ministre de leur gouvernement qui serait mis en examen devrait quitter son poste.
Les virulentes attaques de Juppé ces derniers jours ont été mal accueillies à droite jusque dans le camp du maire de Bordeaux. Des "caricatures" également dénoncées par 215 parlementaires de droite et du centre - principalement fillonistes de longue date ou fraîchement convertis - qui, dans une tribune publiée jeudi dans Le Figaro, appellent à ne pas se "glisser dans les habits sémantiques de la gauche".
"Aucun coup sous la ceinture", seulement quelques demandes de "clarifications", s'est justifié mercredi sur TF1 Alain Juppé, exhortant son adversaire à ne pas "jouer les chochottes" et rappelant avoir lui aussi subi son lot d'attaques.
Après l'énorme surprise du premier tour, les jeux semblent joués. M. Fillon l'emporterait dimanche avec 65% des voix contre 35% à Alain Juppé, selon Ifop-Fiducial.
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