Les incidents ont commencé vers 22H45 dans le quartier de Boyenval, où vit une partie de la famille Traoré, a indiqué à l'AFP la préfecture du Val-d'Oise.
Le calme était revenu peu avant 01H00 jeudi matin, a constaté une journaliste de l'AFP.
Selon un premier bilan, "un bus a été incendié, ainsi que six autres véhicules", a détaillé la préfecture. Selon les gendarmes, "une trentaine de jeunes" étaient impliqués dans ces violences.
Quelque 130 gendarmes devaient être déployés sur la zone peu après minuit, ainsi qu'un hélicoptère, a ajouté la préfecture.
Le chauffeur du bus, "légèrement blessé", a été pris en charge par les sapeurs-pompiers, a-t-elle dit.
Mercredi, Bagui Traoré, 25 ans, et Yssoufou, 22 ans, ont été placés en détention provisoire dans l'attente de leur procès le 14 décembre. Ils sont accusés de violences et outrages contre des policiers en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise, le 17 novembre.
"J'espère que cette décision ne sera pas le prétexte à une nouvelle insurrection armée", avait réagi Me Caty Richard, avocate des parties civiles, après l'annonce de l'incarcération.
Le tribunal a accordé à Bagui et Yssoufou Traoré un délai pour préparer leur défense, mais a décidé de les placer en détention provisoire "pour éviter qu'ils n'exercent des pressions sur les témoins appelés à être cités à l'audience" du 14 décembre.
Les juges ont suivi les réquisitions du procureur qui avait demandé que les deux prévenus soient écroués, invoquant notamment le risque de nouveaux troubles à l'ordre public comme ceux qui s'étaient produits le 17 novembre.
Ce jour-là, la séance avait dû être levée après que des heurts eurent opposé des soutiens de la famille Traoré aux forces de l'ordre devant l'Hôtel de Ville. Des incidents avaient également éclaté dans le quartier de Boyenval.
Bagui et Yssoufou Traoré, qui nient les faits, doivent répondre de violences, outrages et menaces sur huit personnes dépositaires de l'autorité publique.
Bagui Traoré, dont le casier judiciaire comporte 13 mentions et qui a déjà été incarcéré pour des vols avec violences, est notamment accusé d'avoir porté des coups au visage d'une policière, lui occasionnant un jour d'ITT.
Conseil municipal annulé
Identifiés par des vidéos et des témoignages, les deux frères ont été interpellés cinq jours après les faits au terme d'une enquête "totalement à charge", a dénoncé Me Noémie Saidi-Cottier, l'avocate de Bagui Traoré.
Présents en nombre à l'audience qui était gardée par un important dispositif policier, les membres de la famille et leurs soutiens ont quitté le tribunal dans le calme.
Le 17 novembre, les soutiens de la famille d'Adama Traoré voulaient exprimer leur mécontentement face à l'inscription à l'ordre du jour du conseil municipal d'un vote sur la prise en charge des frais de justice de la maire, Nathalie Groux. Mme Groux est régulièrement mise en cause par la famille qui lui reproche son manque d'empathie et son parti pris dans cette affaire.
Reporté à mardi, le conseil municipal a finalement été à nouveau annulé par la mairie, qui jugeait trop élevé le risque de confrontation, un nouveau rassemblement étant annoncé. Celui-ci a bien eu lieu et s'est déroulé dans le calme mardi soir.
Qualifiée de "bavure" policière par son entourage, la mort d'Adama Traoré, lors de son interpellation le 19 juillet, avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes alentours.
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