A la veille de la publication de ces chiffres, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, proche de François Hollande, a dit "ne pas douter" que ce dernier se lancerait dans la course à la présidentielle, en ajoutant que "c'est lui qui décidera et la date et la décision". Il n'a pas confirmé la date du 10 décembre avancée par un autre proche du président, le chef de file des sénateurs socialistes Didier Guillaume.
Le président de la République a, sur le papier, jusqu'au 15 décembre, date limite de dépôt des candidatures pour la primaire organisée par le PS, pour annoncer sa décision qu'il a conditionnée à une baisse "crédible" du chômage.
Celui-ci reste massif, avec 3,49 millions de demandeurs d'emploi sans aucune activité recensés par Pôle emploi fin septembre. Mais la situation s'est améliorée: en un mois, 66.300 chômeurs sont sortis des listes de l'opérateur public en septembre, une décrue historique compensant la flambée inattendue d'août, et qui s'inscrit dans une tendance à la baisse depuis le début de l'année (-90.000).
L'indicateur d'octobre viendra-t-il confirmer que "ça va mieux"? Ces derniers temps, les deux thermomètres mesurant le chômage, Pôle emploi d'une part et l'Insee de l'autre, ont donné des résultats contradictoires, pouvant brouiller le message de l'exécutif.
Fin octobre, Stéphane Le Foll avait clamé que "oui", la courbe était d'ores et déjà "inversée".
Mais la semaine dernière, l'Insee, qui mesure le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), seul reconnu dans le monde, annonçait une mauvaise nouvelle: alors qu'il baissait depuis un an, le chômage est reparti en légère hausse (+0,1 point) entre juillet et septembre, pour s'établir à 9,7% de la population active en métropole, 10% en France entière.
Et celui des jeunes, dont François Hollande a érigé la diminution en "priorité" de son quinquennat, a grimpé à 25,1% (+1,2 point).
Niveau inédit de créations d'emplois
La hausse de l'Insee, très faible, est néanmoins à analyser avec prudence puisqu'elle se situe dans la marge d'erreur de l'indicateur (+ ou - 0,3 point). Et "l'évolution reste favorable sur un an", a fait valoir la ministre du Travail, Myriam El Khomri, le taux baissant de 0,4 point par rapport au 3e trimestre 2015.
Une "tendance cohérente" selon la ministre "avec les bons résultats" sur le marché de l'emploi, qui a vu d'autres indicateurs passer au vert, notamment les créations nettes d'emploi: celles-ci ont atteint au 3e trimestre un niveau jamais vu depuis la crise de 2008 (52.200 nouveaux postes dans le secteur marchand, pour un total de 145.100 emplois sur un an).
Au même 3e trimestre, Pôle emploi a vu 35.200 personnes quitter sa catégorie A (sans activité).
Sur cette statistique, la plus commentée, le gouvernement incite à regarder les évolutions sur trois mois plutôt que mois par mois, en raison d'une forte volatilité mensuelle, dont l'effet yo-yo serait accentué par l'instauration d'un nouveau calendrier d'actualisation, sans lien avec la conjoncture.
A ces aléas administratifs s'ajoutent les accusations dans l'opposition et parmi les syndicats: le gouvernement tenterait de baisser artificiellement les chiffres avec le plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emplois. En entrant en formation, ces derniers quittent les catégories A, B ou C de Pôle emploi, pour rejoindre la catégorie D, moins scrutée.
Cela alimente l'incrédulité des Français qui, selon les sondages, ne croient pas à une inversion de la courbe. Depuis le début du quinquennat de François Hollande, 567.000 chômeurs de plus sont venus grossir les rangs de Pôle emploi.
Les chiffres de jeudi tomberont juste avant le débat de l'entre-deux tours de la primaire de la droite entre François Fillon et Alain Juppé, qui promettent tous deux le retour au "plein emploi".
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