La parlementaire travailliste de 41 ans avait été tuée de plusieurs balles et coups de couteau par Thomas Mair, 53 ans, le 16 juin, une semaine avant le référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne, dans sa circonscription de Birstall, près de Leeds (nord de l'Angleterre).
Le meurtre de cette mère de deux jeunes enfants, qui militait pour le maintien dans l'UE et l'accueil des réfugiés, avait bouleversé les Britanniques et entraîné la suspension pendant plusieurs jours de la campagne référendaire.
Il avait aussi mis au grand jour les divisions profondes sur l'Europe d'une société fière de ses valeurs de tolérance mais mal à l'aise avec les immigrants en provenance du continent.
"Il n'y a aucun doute que (ce meurtre) a été commis pour promouvoir une idéologie politique", a déclaré mercredi le juge Alan Wilkie à Thomas Mair, qui comparaissait depuis le 14 novembre devant la Cour criminelle londonienne de l'Old Bailey.
"Parce qu'elle (Jo Cox) était membre du Parlement, votre crime présente une dimension supplémentaire qui appelle un châtiment spécial", a-t-il ajouté, avant de prononcer une peine de prison à vie sans libération possible, après seulement une heure de délibérations.
"Il s'agit en effet d'une peine très rare", a souligné un porte-parole du parquet interrogé par l'AFP.
"Pitié" et "tolérance"
La Cour a établi que le meurtre avait été prémédité et dicté par les sympathies nazies du jardinier, décrit comme un homme tranquille et solitaire par ses voisins.
Il a notamment été démontré que Thomas Mair avait eu accès à une publication "d'extrême droite" et à des documents nazis.
Il a également effectué des recherches sur internet sur le Ku Klux Klan et les militants des droits de l'Homme tués par ses partisans et consulté le compte Twitter et la page Wikipedia de Jo Cox.
Portant un costume et une cravate sombre, il n'a pas réagi à l'énoncé de sa peine. S'il a plaidé non coupable, il a refusé de s'exprimer ou de se défendre au cours de son procès.
"Mair n'a pas donné d'explications à ses agissements mais le parquet a pu démontrer que son crime prémédité, animé par la haine, ne constitue pas moins qu'un acte de terrorisme destiné à mettre en avant son idéologie déviante", a déclaré la chef de la division du contre-terrorisme du parquet, Sue Hemming, dans un communiqué.
A sa première audition par la justice peu après le meurtre, Thomas Mair avait crié "Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni !".
Plusieurs témoins du meurtre ont en outre raconté l'avoir entendu crier à plusieurs reprises +Britain First+" ("La Grande-Bretagne d'abord !") en commettant son crime.
Le mari de la députée Brendan Cox a réagi mercredi en disant n'éprouver "que de la pitié" pour Thomas Mair, dans une déclaration devant l'Old Bailey.
"Notre famille ne répondra pas à la haine par la haine", a-t-il dit. "Bien qu'elle soit morte, les idées et les valeurs qu'elle défendait si chèrement vont survivre", a-t-il ajouté, espérant que le pays "allait tirer quelque chose" de ce crime.
"Que ceux qui dans la politique, dans les médias ou dans nos communautés essaient de nous diviser soient face à un mur inattaquable de tolérance britannique", a-t-il encore dit.
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