Plus de 68.000 civils ont quitté la ville depuis le début il y a cinq semaines de l'offensive contre le dernier bastion jihadiste en Irak, selon l'ONU, mais la plupart des habitants de Mossoul restent coincés au milieu des combats.
Mardi, une frappe aérienne de la coalition a anéanti un pont enjambant le Tigre dans le centre de Mossoul. Sur les cinq ponts de la ville, seul subsiste désormais le plus vieux d'entre eux, construit par l'ancienne puissance coloniale britannique, selon un membre de l'assemblée provinciale de Ninive.
"Daech (acronyme en arabe de l'EI) utilisait ce pont comme ligne de communication pour réapprovisionner ses troupes du côté est de la ville et les renforcer, assurer leur relève. Nous n'allons pas les laisser faire", a déclaré à l'AFP le colonel américain John Dorrian, un porte-parole de la coalition.
La destruction de l'un des derniers ponts de Mossoul soulève toutefois des inquiétudes sur le plan humanitaire, piégeant un peu plus des civils régulièrement utilisés comme boucliers humains par l'EI.
La disparition de tous les ponts de la ville "priverait de nombreuses familles d'une porte de sortie pour fuir" les combats, a souligné à l'AFP Joel Millman, porte-parole de l'Office des migrations internationales (OIM) de l'ONU.
Les forces irakiennes, appuyées par la coalition, ont lancé le 17 octobre une offensive en vue de reprendre Mossoul à l'EI, grande ville du nord du pays qu'il avait conquise en juin 2014, y proclamant l'instauration d'un nouveau "califat".
'Choix difficile'
A l'intérieur de Mossoul, les combats se concentrent actuellement dans les quartiers est de la ville, où les unités d'élite du contre-terrorisme (CTS) et les troupes régulières irakiennes ont pénétré début novembre. Mais la bataille risque de durer.
Tirs de mortier, snipers, voitures-suicide lancées contre les convois de troupes irakiennes: la résistance des combattants de l'EI --entre 3.000 et 5.000 selon des estimations américaines-- est féroce.
La plupart des bastions jihadistes sont toutefois situés dans l'ouest de Mossoul, aux ruelles étroites difficiles d'accès pour les véhicules blindés des forces gouvernementales.
La plupart des estimations font état de plus d'un million de personnes prises au piège à Mossoul mais il est impossible de donner de chiffre précis après plus de deux ans de domination jihadiste.
"68.550 personnes sont actuellement déplacées et ont besoin d'assistance humanitaire", a affirmé mardi le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans un communiqué.
Ces chiffres restent toutefois en-deçà des prévisions initiales des Nations unies, qui tablaient au départ sur le déplacement de jusqu'à 200.000 personnes, après le début de la bataille mi-octobre.
Les forces irakiennes ont envoyé des messages à la population de Mossoul l'exhortant à rester chez elle et à ne pas fuir à travers les lignes de front. Mais cette présence a réduit leur capacité à recourir à l'arme lourde contre les jihadistes.
"Les civils sont confrontés à un choix difficile: rester chez eux et être pris entre les feux adverses ou prendre le risque de fuir", fait valoir la porte-parole du conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) Becky Bakr Abdulla.
Le nombre limité des déplacés de Mossoul a en revanche aidé les organisations humanitaires à gérer leur flux et à répondre à leurs besoins. La majorité d'entre eux ont été installés dans des camps, dont la capacité d'accueil peut atteindre près d'un demi-million, selon l'ONU.
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