Seul accusé dans le box, Malaminne Traoré, 25 ans, crâne rasé, athlétique, est jugé pour violence sur personnes dépositaires de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner, un crime passible de 20 ans de réclusion.
Le 21 février 2013, Boris Voelckel, 32 ans, et Cyril Genest, 40 ans, tous deux policiers au sein de la Bac Nord parisienne ont été tués quand leur voiture a été percutée près de la porte de la Chapelle, par un 4X4 qui avait été pris en chasse par la police dans l'ouest de la capitale.
Un troisième policier, Frédéric Kremer, présent à l'audience, a été grièvement blessé dans cet accident.
Traoré sortait d'une discothèque. Il avait 1,4 gramme d'alcool par litre de sang, près de trois fois la limite légale, et était en défaut de permis. Il avait déjà été condamné à huit reprises, dont cinq fois pour des délits routiers, et avait effectué deux séjours en prison.
"Le mot multirécidiviste ne devrait pas exister dans le dictionnaire. S'il avait été derrière les barreaux, mon mari serait encore vivant et mon petit garçon aurait son papa", a déclaré à la presse la veuve de l'un des policiers, Céline Voelckel.
A l'ouverture des débats, la jeune femme a ostensiblement présenté à l'accusé une photo de son mari et de son fils, sans obtenir un regard de sa part.
"M. Traoré nous a tout pris, il voulait se taper du flic et j'ai beaucoup de colère envers lui", a ajouté l'autre veuve, Aurélie Genest.
"On attend la peine maximum. Je veux que cela serve aux policiers qui ne font pas ce métier pour être tués mais pour faire régner l'ordre. Mon mari est parti un mercredi soir en me disant en revoir et je l'attends toujours, je ne le reverrai plus", a-t-elle ajouté.
"On veut comprendre comment on peut en arriver là. On veut aussi la justice, que cet acte soit payé au prix normal d'une justice sereine et efficace", a expliqué à la presse un commissaire qui fut le supérieur hiérarchique des deux victimes.
Le procès est prévu jusqu'au 2 décembre.
A LIRE AUSSI.
Médecins du Monde : en Seine-Maritime, "le département ne remplit pas sa mission"
Procès du Flash-Ball: "Aujourd'hui, je n'utiliserais pas cette arme"
Au procès de l'affaire Fiona, le visage déconcertant des accusés
Témoignage d'un policier en Normandie : " Les voyous nous le disent, ils n'ont plus peur de nous. "
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.