Petit drapeau américain sur le revers de la veste, le dirigeant populiste a expliqué dans une courte vidéo ses six mesures phares pour ses 100 premiers jours au pouvoir, toutes basées sur un "principe fondamental: l'Amérique d'abord".
Il s'agit de "réformer" la classe politique, de "reconstruire notre classe moyenne" et de "rendre l'Amérique meilleure pour tout le monde", a souligné M. Trump, qui sera investi 45e président des Etats-Unis le 20 janvier.
Au premier jour de sa présidence, Donald Trump engagera le retrait des Etats-Unis du TPP, signé en 2015 par douze pays de la région Asie-Pacifique, mais sans la Chine.
Pour entrer en vigueur, ce partenariat porté par le président sortant Barack Obama devait encore être approuvé par le Congrès américain, dominé par les républicains. Sa remise en cause inquiète les pays de cette région, grande priorité géostratégique et économique de l'administration démocrate.
A la place, Donald Trump veut négocier des traités "bilatéraux" qui selon lui "ramèneront les emplois et l'industrie sur le sol américain".
'Protéger les infrastructures'
En matière d'immigration, et après avoir nommé à cet égard un ministre de la Justice tenant d'une ligne dure, le sénateur Jeff Sessions, M. Trump entend "enquêter sur les abus des programmes de visas" afin de ne pas disqualifier le "travailleur américain".
Pour la sécurité nationale, dont le principal conseiller de M. Trump sera l'ancien général Michael Flynn, pourfendeur de l'extrémisme islamique et indulgent avec la Russie, le président élu demandera au ministère de la Défense et au chef d'état-major "un plan complet destiné à protéger les infrastructures vitales de l'Amérique des cyber-attaques, et de toutes les autres formes d'attaques".
En matière d'énergie, M. Trump, qui s'est entouré de responsables climatosceptiques, a indiqué qu'il "annulerait les restrictions tueuses d'emplois dans la production" d'énergie, y compris le gaz et le pétrole de schiste et le charbon propre, "créant ainsi plusieurs millions d'emplois bien payés".
Enfin, pour cinquième et sixième mesures prioritaires, M. Trump a promis de lutter contre la bureaucratie en supprimant deux réglementations pour toute nouvelle réglementation adoptée, et pour une nouvelle "éthique" politique, en interdisant tout passage dans le privé pendant cinq ans pour tout membre de l'exécutif.
Plus aucune mention par contre de ses propositions polémiques de mur entre le Mexique et les Etats-Unis, de l'expulsion de millions de migrants sans-papiers, de la limitation d'entrée sur le territoire des musulmans ou d'annulation de la réforme de santé Obamacare.
Le futur président, qui n'a donné que deux interviews depuis son élection le 8 novembre, n'a pas encore pourvu tous les postes de son administration.
Son choix semblait se diriger lundi vers des personnalités plus consensuelles pour des fonctions clés comme la diplomatie, la défense et l'économie, après une première série de nominations de tenants d'une ligne très dure sur la sécurité, l'islam ou l'immigration.
Un général apprécié
Le milliardaire a encore tenu lundi dans sa luxueuse Trump Tower à Manhattan un nouveau round intense de réunions, passant en revue les CV de nombreux prétendants.
Parmi les prétendants tenant la corde figurait un responsable très respecté de l'armée américaine, le général à la retraite James Mattis, 66 ans. "Un possible ministre de la Défense", a tweeté Donald Trump dimanche.
Charismatique, l'homme est connu pour son franc-parler et sa défiance vis-à-vis du régime iranien. Le général a parfois dérapé, comme en 2005, lorsqu'il a déclaré qu'il était "marrant de descendre des gens". Des propos pour lesquels il s'est excusé.
Les nominations pourraient cependant n'arriver qu'après la grande fête familiale de Thanksgiving, jeudi, qui met l'Amérique quasiment à l'arrêt jusqu'à la fin du week-end.
Les porte-parole de son équipe de transition maintenaient lundi le flou sur le calendrier des annonces. M. Trump devrait partir mardi soir ou mercredi matin pour une "brève pause" dans une autre de ses propriétés, Mar-a-Lago, en Floride.
En 2008, Barack Obama avait attendu le 1er décembre pour annoncer certaines des nominations les plus importantes, dont Hillary Clinton comme secrétaire d'Etat.
Deux des candidats pressentis à ce poste clé ont rendu visite au milliardaire ce week-end: l'ancien maire de New York Rudy Giuliani et l'ancien candidat à la présidentielle de 2012, le républicain modéré Mitt Romney, qui avait traité le milliardaire de "charlatan" et d'"imposteur" pendant la campagne des primaires.
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