En ce moment

Bygmalion/France TV: la tribunal à la recherche d'un contrat fantôme

Des prestations extérieures pour France Télévisions fournies par son propre directeur de la communication: le tribunal correctionnel de Paris, qui juge un dossier de favoritisme entre le groupe public et la société Bygmalion, s'est penché lundi sur l'existence d'un contrat introuvable.

Bygmalion/France TV: la tribunal à la recherche d'un contrat fantôme
L'ancien patron de France Télévisions Patrick de Carolis, le 14 novembre 2016 à Paris - LIONEL BONAVENTURE [AFP]

Dans cette affaire Bygmalion, moins retentissante que celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, il est reproché aux prévenus, Patrick de Carolis, ex-patron de France Télévisions, Camille Pascal, ex-secrétaire général et Bastien Millot, ancien dirigeant de Bygmalion et ex-directeur de la communication du groupe audiovisuel, d'avoir signé en 2008 et 2009 de juteux contrats au mépris des règles encadrant la commande publique.

Entre 2009 et 2013, Bygmalion a facturé au groupe public près d'1,5 million d'euros pour de la veille internet, un traitement du courrier des téléspectateurs, la rédaction de discours ou encore des conseils stratégiques.

Des prestations pour lesquelles France Télévisions n'a pas procédé à une "mise en concurrence".

L'accusation soupçonne Patrick de Carolis d'avoir favorisé Bastien Millot qui l'avait aidé pour son audition de candidat devant le CSA et avec lequel il retravaillera pendant six mois, comme prestataire pour Bygmalion, après son départ de la présidence du groupe audiovisuel en 2010.

Embauché le 1er septembre 2005 comme "directeur délégué à la communication" auprès du patron de France télévision, M. Millot avait pris un congés sabbatique le 1er novembre 2008 pour co-fonder Bygmalion. Il avait quitté définitivement France télévision le 1er octobre 2009 pour se consacrer à l'entreprise de communication.

Or, les premières prestations facturées par Bygmalion, tout juste créée, à France télévision datent de novembre et décembre 2008: 120.000 euros sur deux mois pour répondre aux courriers des téléspectateurs au président et effectuer une veille internet sur sa "e-réputation".

'pas de souvenir de ce contrat'

Sur l'une des factures, la présidente du tribunal Bénédicte de Perthuis relève une curieuse référence: "facturation mensuelle selon contrat signé le 31 octobre 2008, bon à payer". Or, à cette date, Bastien Millot avait encore une double casquette: directeur de la communication du groupe en congés sabbatique et co-dirigeant de Bygmalion, bénéficiaire des contrats. "En tant que directeur de la communication, vous avez donc signé un accord avec vous-même", résume la magistrate.

Dans le dossier judiciaire n'apparaissent que des contrats datés de fin décembre 2009, soit après le départ définitif de Bastien Millot de France télévision. Cette année là, 431.110 euros de prestations seront facturées par Bygmalion à France Télévisions qui fera 20% de son chiffre d'affaires avec le groupe public.

Interrogés sur le premier contrat fantôme, les prévenus disent ne pas s'en rappeler.

"Je n'en ai pas souvenir. Je n'ai pas explication à ce sujet", assure Bastien Millot.

"Si j'ai signé les factures, c'est parce qu'elles correspondaient à de réelles prestations. Peut-être ai-je eu tort de ne pas demander à voir ce contrat", concède Camille Pascale qui renvoie la responsabilité du document sur Damien Cuier, autre proche de Bastien Millot, alors directeur général délégué aux finances de France Télévisions.

"Cette question de contrats était du ressort des directeurs généraux", se dédouane aussi Patrick de Carolis qui assure ne pas être à l'origine du retour de Bastien Millot à France Télévisions comme prestataire de service. "Ce n'est pas moi qui ait demandé au secrétaire général de travailler avec Bygmalion", affirme-t-il, sans convaincre la présidente.

"C'est pourtant une simple question de vraisemblance", lui rétorque la magistrate en rappelant la proximité des deux hommes. "Et vous trouvez normal de nous dire que le président de France Télévision ne choisit pas lui-même son conseiller en stratégie?"

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Maison à vendre Carantilly
Maison à vendre Carantilly Carantilly (50570) 120 600€ Découvrir
Maison à rénover
Maison à rénover Saint-Pair-sur-Mer (50380) 402 800€ Découvrir
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly Notre-Dame-de-Cenilly (50210) 179 880€ Découvrir
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly Saint-Martin-de-Cenilly (50210) 196 520€ Découvrir
Automobile
VAN AMENAGE toit relevable
VAN AMENAGE toit relevable La Remuée (76430) 42 000€ Découvrir
Grand C4 Spacetourer Blue HDi
Grand C4 Spacetourer Blue HDi Caumont-sur-Aure (14240) 16 500€ Découvrir
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1  Van
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1 Van Mont-de-Marsan (40000) 17 890€ Découvrir
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450 Villeneuve-d'Ascq (59491) 2 800€ Découvrir
Bonnes affaires
Leica Q2 19051 à l'état neuf
Leica Q2 19051 à l'état neuf Lyon (69001) 2 900€ Découvrir
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf)
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf) Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
grand meuble etagères
grand meuble etagères Bacilly (50530) 70€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Bygmalion/France TV: la tribunal à la recherche d'un contrat fantôme