Outre les scores des sept candidats après une remontée spectaculaire dans les sondages de François Fillon, la participation à ce scrutin, qui va mobiliser samedi et dimanche 80.000 bénévoles dans 10.228 bureaux avec l'angoisse de fraudes, reste une inconnue majeure.
Un, deux, voire trois millions de votants comme à la primaire PS de 2011? Seule certitude, selon le "M. Primaire" du parti LR Thierry Solère, "la participation s'annonce importante" à cette élection s'adressant "à tous les Français qui veulent l'alternance à François Hollande, même ceux qui ont voté pour lui en 2012", comme il l'a glissé samedi sur Europe 1.
Outre le trio de tête des sondages, sont en lice Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, Jean-Frédéric Poisson.
Cet exercice va peser fortement sur l'issue des élections de 2017. Avec une gauche donnée systématiquement éliminée dès le premier tour de la présidentielle, le candidat choisi par la droite a de fortes probabilités d'accéder à l'Elysée dans moins de six mois, a priori contre la présidente du FN Marine Le Pen.
Vu le décalage horaire, les premiers bulletins pour choisir les deux finalistes du second tour sont glissés ce samedi dans les urnes en Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon ou la Polynésie française.
Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Réunion, Mayotte voteront dimanche. Les outremers comptent 306 bureaux.
Quant aux Français de l'étranger, ils sont 58.472 inscrits - bien plus que les 7.000 ayant voté au premier tour de la primaire PS - et s'exprimeront par vote électronique.
Moyennant deux euros, le scrutin de dimanche et du 27 novembre est ouvert à tout citoyen français en âge de voter et inscrit sur les listes électorales, à condition de signer une charte partageant les valeurs de la droite et du centre.
Vers un scénario "surprise" ?
Dans une France en état d'urgence et sous menace terroriste, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé aux préfets de "prendre toutes les mesures nécessaires au bon déroulement" du premier tour.
Vendredi soir, les favoris, passés de deux à trois, ont donné leurs derniers meetings, Alain Juppé à Lille, ville natale du général de Gaulle, Nicolas Sarkozy à Nîmes, François Fillon à Paris.
Tous ont creusé le sillon de trois mois de campagne et débats à fleurets pas toujours mouchetés, tous ont lancé d'ultimes attaques.
Assurant qu'il ne "sous-estime pas la colère et la souffrance des Français", le maire de Bordeaux et défenseur de "l'identité heureuse" a appelé l'ancien président de la République à reconnaître "ses erreurs", comme les suppressions de postes pour les forces de l'ordre. "En toute amitié", il a invité l'ex-Premier ministre à éviter "la surenchère" sur les suppressions de postes de fonctionnaires.
Dans un sud-est à l'électorat réputé plus acquis à sa cause, Nicolas Sarkozy a promis s'il revenait à l'Elysée d'être "le président qui rétablira la République" et "l'autorité", dans une France menacée dans "son identité". "Si nous ratons 2017, je crains des conséquences très graves pour la France", a-t-il averti.
Quelques flèches pour François Fillon et sa hausse de TVA, qui amputerait le pouvoir d'achat après les hausses d'impôt "de la gauche", ou Alain Juppé, décrit en creux comme candidat "des compromis bancals", voire "accommodements raisonnables".
Devant un Palais des Congrès comble, François Fillon a misé sur une "surprise" dimanche dans cette primaire longtemps "fermée à double tour". L'ancien Premier ministre, qui a les faveurs de Valéry Giscard d'Estaing, a lancé qu'"il serait bien court de vouloir Alain Juppé pour ne pas avoir Nicolas Sarkozy, et Nicolas Sarkozy pour ne pas avoir François Bayrou".
Un récent sondage Ipsos donne ce scénario inattendu: il arrive en tête avec 30% des intentions de vote au premier tour, devant Alain Juppé ex aequo avec Nicolas Sarkozy, 29%. De quoi donner quelques sueurs froides dans les camps rivaux.
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Primaire à droite: 2e débat télévisé entre les sept candidats
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