Le magnat de l'immobilier a reçu le Japonais en même temps qu'il menait d'intenses consultations pour attribuer les principaux portefeuilles de son administration.
"J'ai la conviction que Donald Trump est un dirigeant de grande confiance", a déclaré M. Abe à l'issue de sa rencontre de plus d'une heure avec M. Trump dans son QG de "Trump Tower" à New York.
Même s'il n'a pas dévoilé la teneur de leurs discussions, le dirigeant japonais a qualifié de "chaleureuses" et "franches" ses premières discussions avec le successeur de Barack Obama.
Les déclarations du milliardaire pendant la campagne avaient eu de quoi inquiéter Tokyo, grand allié des Etats-Unis en Asie: dépourvu de toute expérience diplomatique, M. Trump avait notamment dit envisager le retrait des soldats américains du sud de la péninsule coréenne et de l'archipel nippon à défaut d'une hausse significative de la contribution financière des deux pays.
Il avait aussi suggéré que le Japon et la Corée du Sud se dotent de l'arme atomique face à la menace de la Corée du Nord. Et vilipendé les traités de libre-échange comme le Partenariat transpacifique (TPP), cher à Tokyo pour contenir la puissance chinoise.
Pas sûr que ces sujets aient été abordés jeudi: la porte-parole du président-élu avait prévenu qu'aucune "discussion approfondie" ne pourrait avoir lieu tant que M. Trump ne serait pas investi président.
Mais ce baptême du feu diplomatique intervient alors que Donald Trump multiplie les consultations - y compris parmi des Républicains qui l'avaient vivement critiqué pendant la campagne - pour choisir le successeur de John Kerry à la tête de la diplomatie américaine.
Le nom de Mitt Romney, candidat malheureux à la présidence américaine face à Barack Obama en 2012, a ainsi fait surface pour la première fois jeudi.
L'ex-gouverneur du Massachusetts, 69 ans, qui avait traité Trump de "charlatan" en mars, devrait être reçu samedi par M. Trump dans son club de golf de Bedminster, dans le New Jersey, selon CNN.
Le sénateur Jeff Sessions, dont le nom revient beaucoup pour les portefeuilles de la Justice ou de la Défense, a confirmé en partie ces informations en sortant du QG de Trump à New York jeudi.
"Je trouve que c'est bien que le président élu rencontre des gens comme Mitt Romney", a-t-il déclaré. "Je crois que M. Romney serait capable de faire pas mal de choses. Je suis sûr qu'il fait partie de ceux qui sont envisagés. Mais c'est M. Trump qui prendra la décision finale."
Mitt Romney vient s'ajouter à plusieurs noms évoqués ces derniers jours pour ce poste-clé pour le rayonnement des Etats-Unis dans le monde: parmi eux, Rudy Giuliani, ex-maire de New York et soutien de la première heure de Donald Trump; l'ex-ambassadeur à l'ONU John Bolton; ou plus récemment Nikki Haley, gouverneure de Caroline du Sud qui fut elle aussi très critique de Trump pendant la campagne.
La nomination d'une figure modérée comme M. Romney rassurerait les démocrates comme les alliés des Etats-Unis, parfois sidérés par les prises de position du candidat Trump, tour à tour protectionnistes, pro-russes ou remettant en cause le rôle leader des Etats-Unis dans l'OTAN.
Depuis Berlin, Barack Obama a ainsi émis l'espoir que M. Trump montre par ses nominations qu'il a compris "la différence" entre "ce qui marche" pendant la campagne électorale, et "ce qui permet d'unifier le pays et de gagner la confiance, y compris de ceux qui n'ont pas voté pour lui".
'Tournée de la victoire'
Aucun portefeuille n'a encore été officiellement octroyé. Le président-élu continue de consulter à haute dose depuis ses luxueux appartements de la tour Trump.
Selon certains médias, le général à la retraite Michael Flynn, qui avait dirigé le service de renseignements militaires (Defense Intelligence Agency) entre 2012 et 2014, a été choisi comme prochain conseiller à la sécurité nationale.
Le sénateur Ted Cruz, présent jeudi à la Trump Tower et rival malheureux de Donald Trump pendant les primaires, est aussi évoqué pour la Justice.
Les nominations devraient intervenir "avant ou après" la fête de Thanksgiving, le 24 novembre, selon une porte-parole.
Après huit jours quasi-cloîtré dans son QG, le magnat de l'immobilier devait poursuivre à partir de vendredi après-midi les consultations à Bedminster, d'où il ne rentrera que dimanche soir.
Un responsable de sa campagne a indiqué qu'il entreprendrait ensuite, d'ici "deux-trois semaines", une "tournée de la victoire" à destination des Etats qui lui ont permis de remporter sa victoire-surprise face à Hillary Clinton.
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