"Il faut rester concentré. Il faudra être encore meilleur la prochaine fois mais là, on a de bonnes ondes. On a scoré sur notre dossier", s'est enthousiasmé le double champion olympique de judo Teddy Riner après l'oral de 20 minutes.
La candidature parisienne a été présentée en dernier, après celles de Los Angeles et Budapest, les autres villes candidates, devant un millier de représentants des comités olympiques nationaux et des fédérations internationales, dont une bonne trentaine d'électeurs du CIO.
Sans être déterminant, l'exercice était important pour les villes qui n'auront plus qu'une occasion (en juillet à Lausanne) de vanter leurs mérites sous ce format avant l'élection prévue à Lima, le 13 septembre prochain.
Très avancée dans la conception de son dossier technique, Paris souhaitait partager des données tangibles pour prouver la compacité de son dossier.
Riner a ainsi assuré à ses homologues athlètes, plans et cartes à l'appui, que des Jeux parisiens leur apporteraient un confort maximal avec 85% des sportifs logés à moins de 30 minutes de leur site de compétition et 35% à distance de marche.
'Adapter les Jeux à la ville'
Los Angeles et Budapest sont allés moins loin dans les détails. La mégapole californienne, déjà hôte en 1932 et 1984, a elle évoqué la constitution de quatre ou cinq parcs olympiques distincts afin d'utiliser les équipements existants.
En exploitant notamment le campus d'UCLA pour y implanter le village des athlètes, LA veut "adapter les Jeux à la ville et pas la ville aux Jeux", selon les mots d'Angela Rugiero, ancienne championne olympique de hockey-sur-glace et présidente de la commission des athlètes du CIO.
Budapest, pour sa part, a révélé qu'il ne lui manquait que trois installations, seulement. Un détail d'importance pour une ville qui souhaite être "l'alternative aux plus gros et aux plus riches" pour accueillir les jeux Olympiques, selon le président du comité de candidature, Balasz Fürjes.
La capitale hongroise, qui veut devenir la première ville d'Europe centrale à organiser les Jeux d'été, mise par ailleurs sur la compacité, avec 12 minutes de moyenne de temps de trajet annoncés.
Après deux décennies de froid, voire de brouille entre les Etats-Unis et le mouvement olympique, Los Angeles se veut elle un moyen de "reconnecter la jeunesse des Etats-Unis --qui compteront 100 millions de moins de 25 ans en 2024-- avec les JO", a expliqué Casey Wasserman, président de LA-2024.
"Nous allons aider les Etats-Unis et le monde à rester connecté avec les Jeux", a-t-il promis, assuré de toucher une corde sensible au CIO, très soucieux de l'érosion de l'audience du produit JO, essentiellement aux Etats-Unis, pays qui concentre la majorité des sponsors.
Sur le plan politique, les électeurs n'ont par ailleurs pas à redouter l'avènement de Donald Trump: "Ne doutez pas de nous", leur a ainsi demandé l'athlète Allyson Felix, "la diversité de l'Amérique, c'est notre point le plus fort."
Face à la grosse machine américaine, Paris a fourbi ses propres armes. La compacité des sites - avec pour certains une implantation dans le centre même de la capitale (le Champs de Mars, les Invalides, le Grand Palais) - va permettre aux spectateurs de "célébrer les Jeux dans le coeur de la cité", a indiqué Teddy Riner.
Défi climatique
En opposition à Rio, Paris a promis des "stades pleins", une "incroyable expérience".
Invitée à plaider la cause de sa ville aux côtés de Riner et des deux co-présidents Bernard Lapasset et Tony Estanguet, la maire Anne Hidalgo a livré un discours taillé sur mesure pour l'assemblée cosmopolite, forte des représentants de 206 comités olympiques.
"Je suis immigrée et je suis femme, et pourtant je suis maire de Paris", a déclaré la native de San Fernando, en Andalousie, afin de montrer le pouvoir d'intégration de son pays et de sa ville d'adoption.
Insistant sur l'héritage, matériel et immatériel des Jeux parisiens, Mme Hidalgo a appuyé sur le défi climatique pour lequel ils "pourraient être un accélérateur", rappelant qu'elle avait notamment promis que les nageurs longue distance de 2024 se baigneraient dans la Seine.
Au delà des applaudissements de circonstance, les trois équipes de campagne sont reparties de Doha avec un bon point décerné par Thomas Bach, président du CIO, qui a qualifié tous les dossiers de "compatibles avec l'Agenda 2020", les nouvelles mesures régissant les candidatures.
Façon de remettre les compteurs à zéro à dix mois du vote décisif, à Lima.
A LIRE AUSSI.
JO-2024: premier grand oral pour Paris
Réforme de la lutte andidopage: le sport entre interrogations et scepticisme
Etats-Unis: l'angoisse des sans-papiers après l'élection de Trump
Trump a su capter la colère d'une partie des Américains
Etats-Unis: Trump se veut apaisant, appelle à "ne pas avoir peur"
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.