En 2015 en Seine-Maritime, une vingtaine de cas de racisme ou d'antisémitisme ont été portés devant le Procureur de la République. Le Défenseur des droits a lui reçu une vingtaine de personnes se disant discriminées, pour finalement six cas avérés. "Il y a peu de faits, mais à chaque fois, ce sont des faits graves, d'autant plus graves s'il n'y a pas de réponse des institutions. Dans ce cas, le traumatisme est décuplé", insiste Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
Des initiatives concrètes
Ce dernier a participé, ce mardi 15 novembre 2016 à la préfecture de Rouen (Seine-Maritime), à la mise en place du Comité Opérationnel de lutte contre le Racisme, l'Antisémitisme et les discriminations (CORA), en présence de la préfète Nicole Klein, des représentants des collectivités, du Procureur de la République et des représentants de l'Éducation Nationale. Car si une réponse doit être apportée à ces actes racistes, elle peut être plurielle : à la fois éducative et judiciaire, préventive et répressive.
Surtout, le CORA veut privilégier le concret : "Les discours généraux ne fonctionnent plus, souligne Gilles Clavreul. Il faut traiter des initiatives concrètes pour faire reculer les auteurs de ces faits, les courants identitaires, la fachosphère, l'islamisme radical, les complotistes… Il faut nommer les choses et ne pas seulement rappeler les valeurs."
Une semaine de lutte contre le racisme
Si le CORA ne révolutionne rien, il permet de "mettre de liant entre les différentes initiatives des associations, de l'éducation… Il faut capitaliser sur tout ça". Par exemple, le CORA veut "redonner de la vigueur" à la semaine de lutte contre le racisme et l'antisémitisme dans l'éducation, créée en 1986 mais tombée en désuétude. Après 500 actions organisées en 2016, le CORA en attend davantage en 2017. La semaine commencera le 21 mars 2017.
Un appel à projets associatifs
Autre initiative : "Nous allons lancer un appel à projets associatifs : en 2016, 218 dossiers avaient été sélectionnés mais aucun en Seine-Maritime. Il y en aura en 2017", promet Gilles Clavreul. L'enveloppe destinée à cet appel est d'environ 2 millions d'euros. Les associations aidées pourront donc bénéficier d'une aide allant de "10 000 à 20 000€" pour mener leur action.
Si ces opérations peuvent paraître bien insuffisantes dans un contexte inquiétant, Gilles Clavreul veut y croire. "En France, depuis le début de l'année, les actes anti-musulmans ont baissé de 54 % et les actes antisémites de 62 %, à leur plus bas niveau depuis 2000."
A LIRE AUSSI.
Médecins du Monde : en Seine-Maritime, "le département ne remplit pas sa mission"
Déjà plus de 2 millions d'euros de fraude au RSA en Seine-Maritime en 2016
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.