Lunettes sur le nez, un homme est assis dans une chambre, un manuel de français entre les mains. En arrière-plan figure une photo de Paris avec la Tour Eiffel, tandis que des chansons de Charles Aznavour résonnent en fond sonore.
Sobrement intitulée "Les deux réfugiés", la pièce de théâtre a été récemment présentée à l'Institut français d'Amman et sera jouée à Grenoble le 16 novembre ainsi qu'à Lyon et dans d'autres grandes villes de France.
Elle raconte l'histoire de deux réfugiés syriens vivant à Paris, dont le seul et unique lien est la difficulté d'adaptation à leur nouvelle vie. Alors que tout semble les opposer, la nostalgie, leur statut de réfugié et les nombreuses difficultés auxquelles ils doivent faire face vont les rapprocher.
Tirée d'un roman du dramaturge polonais S?awomir Mro?ek, la pièce est jouée par deux opposants au régime syrien, Mohammad et Ahmad Malas, 33 ans, qui se sont inspirés de leur quatre années de séjour en France où ils ont obtenu l'asile politique.
Sur scène, Ahmad joue un jeune homme débordant d'énergie, la tête bandée après un accident de la circulation. "A l'hôpital, l'infirmière était très belle mais je n'ai pas pu converser avec elle", lance-t-il.
"Merde, la langue française est très très difficile, et la vie en France aussi!", s'exclame-t-il.
Avec humour, les deux acteurs tournent en dérision toute une série de situations, comme lorsqu'ils découvrent les complexités du métro parisien ou des démarches administratives. "Mon Dieu, qu'allons nous faire maintenant?", se désole Ahmad.
'Trouver des solutions'
Le parcours de Mohammad et Ahmad, qui ont pris part aux manifestations contre le régime syrien au printemps 2011, fait indéniablement écho au récit de la pièce.
"Nous avons voulu résumer les problèmes des milliers de réfugiés en France et dans le monde", explique à l'AFP Ahmad à l'issue de la première. "Ces problèmes commencent par les difficultés de l'intégration et de la langue".
"Le but n'est pas seulement de parler des réfugiés mais davantage de trouver une solution à la crise qu'ils traversent (...) La France, les Etats-Unis et les grandes puissances sont parfaitement capables de trouver une solution s'ils le veulent", estime-t-il.
Bien que son frère et lui vivent désormais en France, ils ne cachent pas leur tristesse face à ce qu'endure leur pays. "Les portes de l'enfer ont été ouvertes et mon peuple vit dans l'horreur de Daech et du régime de Bachar al-Assad", insiste Ahmad.
Les deux jeunes hommes affirment ne pas vouloir "se présenter comme des victimes" mais "parler des personnes dépossédées". Et s'ils dénoncent les dangers du racisme et du manque de respect envers les étrangers en France, ils se disent conscients de leur chance.
"Malgré ce que l'on dit dans cette pièce, la France nous a beaucoup donné. Elle nous a ouvert ses portes et offert la liberté", souligne Mohammad.
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