Le 44e président des Etats-Unis avait probablement imaginé une autre tonalité pour ce qui est aussi sa tournée d'adieux à l'Europe après huit années au pouvoir.
Mais Donald Trump sera dans tous les esprits. Et avec lui une cascade d'interrogations sur la direction qu'il entend donner à l'Amérique sur nombre de grands dossiers internationaux: accord sur le climat, accord sur le nucléaire iranien...
Lors d'une conférence de presse lundi à Washington, M. Obama s'est voulu rassurant, soulignant combien démanteler ou détricoter de tels textes n'était pas affaire aisée.
Après la Grèce, M. Obama se rendra en Allemagne où il doit rencontrer la chancelière Angela Merkel. Lors de cette escale à Berlin, il doit également voir le président français François Hollande, la Première ministre britannique Theresa May ainsi que le Premier ministre italien Matteo Renzi.
Le voyage de M. Obama doit s'achever en fin de semaine au Pérou où il participera au Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) où il compte notamment s'entretenir avec le président chinois Xi Jinping.
Lors d'une journée forte en symboles, le président américain visitera mercredi l'Acropole puis prononcera un discours sur les défis de la mondialisation qui prendra, dans le berceau de la démocratie, une résonance particulière face à la montée en puissance des mouvements populistes des deux côtés de l'Atlantique.
'Un monde incertain'
La question de la dette grecque, qui étrangle l'économie, et le drame des réfugiés seront au coeur de ce premier voyage en Grèce de Barack Obama, à quelques semaines de son départ de la Maison Blanche.
Peu après son arrivée à Athènes, où un impressionnant dispositif policier a été déployé, il s'exprimera lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre Alexis Tsipras.
"C'est une visite emblématique et exceptionnelle qui marque la reconnaissance des efforts grecs pour le règlement de la question de la dette et la stabilisation de la région", a souligné Dimitris Tzanakopoulos, porte-parole du gouvernement.
Pour le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, l'élection de Donald Trump renforce la position de la Grèce dans les négociations avec ses créanciers.
"Nous vivons dans un monde incertain. Cela devrait aider la Grèce. Car l'Union européenne et la zone euro doivent montrer qu'elles peuvent résoudre leurs problèmes par elles-mêmes", a-t-il déclaré au quotidien allemande TAZ.
Soumise à des politiques d'austérité draconiennes, la Grèce peine à sortir de la récession malgré l'amélioration de ses finances.
"Pour que les réformes s'inscrivent dans la durée, les gens ont besoin d'espoir", a souligné M. Obama dans un entretien au quotidien grec Kathimerini.
Il a promis de continuer à exhorter les créanciers de la Grèce à "prendre les mesures nécessaires, en particulier l'allégement de la dette, pour qu'elle puisse renouer avec une croissance économique robuste".
'Compassion vis-à-vis des réfugiés'
Si le FMI est sur la même ligne que l'administration américaine, le dossier se heurte à l'intransigeance de l'Allemagne et une avancée à courte terme semble peu probable.
Le président américain veut aussi insister sur "la compassion et la générosité" du peuple grec vis-à-vis des réfugiés et des migrants.
L'organisation Amnesty International l'a appelé à profiter de cette visite pour "braquer les projecteurs sur les conditions effroyables dans lesquelles vivent les dizaines de milliers de réfugiés coincés en Grèce". Mais aussi exiger des pays riches qu'ils prennent leurs responsabilités.
Des manifestations annoncées par des syndicats et des partis d'extrême gauche ont été interdites dans le centre de la capitale. Une trentaine d'écoles seront fermées pour des "raisons de sécurité".
Ces mesures s'inscrivent dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu ces derniers jours à Athènes après un mini-attentat à la grenade jeudi dernier contre l'ambassade de France, mené par deux inconnus circulant à moto et qui a blessé légèrement un policier grec.
Qualifiée de "terroriste" par le gouvernement grec, cette action a été revendiquée lundi soir sur le site alternatif Indymedia par un groupe "Organisation d'autodéfense révolutionnaire", apparu en juillet 2014 en revendiquant alors des tirs contre l'ambassade du Mexique à Athènes. Il affirme avoir voulu frapper un Etat "en première ligne dans la guerre capitaliste".
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