Les Bleus ont le cuir bien épais. Et il le fallait pour renverser la vapeur face aux Nordiques. L'adversaire, orphelin de son icône Zlatan Ibrahimovic, néo-retraité international, n'avait rien d'un foudre de guerre mais les Français n'étaient visiblement pas dans un grand soir.
Qu'à cela ne tienne: il a suffi de deux coups d'éclats signés Paul Pogba et Dimitri Payet pour annuler en 11 minutes l'ouverture du score suédoise et basculer ainsi seul en tête du groupe A des qualifications de la zone Europe, ce qui dégage indéniablement l'horizon pour la Coupe du monde en Russie.
Quand rien ne va, les vice-champions d'Europe peuvent se fier à leur mental à toute épreuve et à leur force de caractère. Cette équipe, née un certain 19 novembre 2013 en barrages retour du Mondial-2014 contre l'Ukraine (3-0), a depuis vécu mille vies, avec en point d'orgue un formidable parcours à l'Euro-2016 qui n'a fait que renforcer sa cohésion.
La préparation chaotique du Championnat d'Europe (forfaits en cascade, affaire Benzema, accusations de racisme contre Didier Deschamps, suspension de Sakho pour infraction au code antidopage avant d'être blanchi), puis les aléas de la phase finale ont indéniablement cimenté le groupe et il en faut beaucoup plus pour le déstabiliser. La Bulgarie, qui a elle aussi mené au Stade de France le 7 octobre, l'avait déjà appris à ses dépens en étant balayée 4-1.
"C'est bien d'avoir ce petit plus, cette force de caractère qui nous permet de savoir réagir", a ainsi jugé l'attaquant Olivier Giroud, alors que le milieu Blaise Matuidi a insisté sur "le mental" qui a permis aux Bleus "d'aller de l'avant" et de se sortir d'un sacré pétrin.
"Heureusement qu'à chaque fois qu'on est mené, on n'est pas défaitiste", a de son côté relevé Dimitri Payet, auteur du but de la victoire après avoir été passeur sur celui de Pogba. Pragmatique à souhait, le sélectionneur a résumé la situation à sa façon: "Il n'y a que le résultat qui compte."
Pogba en patron
Quand le collectif vacille, une grande équipe doit également pouvoir être sauvée par ses individualités. De ce point de vue, Deschamps a de quoi dormir tranquille. Quand Antoine Griezmann, sa star offensive, a un coup de mou, comme contre les Suédois, il peut toujours miser sur le coup de patte de Payet (7 buts et 5 passes décisives sur ses 15 dernières sélections) ou sur Pogba, dont les dernières prestations en bleu sont enfin à la hauteur de son standing.
A 23 ans, le joueur le plus cher de la planète (105 millions d'euros) a simplifié son jeu pour endosser le costume du patron du milieu. Et en plus il marque: lui qui avait déjà offert une victoire précieuse aux siens aux Pays-Bas (1-0), le 10 octobre, en est maintenant à 8 réalisations en 43 capes.
"Ce n'est pas un buteur. Je n'attends pas spécialement ça de lui. Je suis beaucoup plus content du contenu, qui est à l'image de ce qu'il a fait aux Pays-Bas. Il a mis beaucoup de fluidité et de volume dans le jeu et a récupéré beaucoup de ballons", a apprécié Deschamps.
Avec un Pogba de ce niveau, il ne peut pas arriver grand chose aux Bleus. La pépite de Manchester United manquera cependant, pour cause de suspension, le prochain rendez-vous des qualifications du Mondial-2018, un déplacement au Luxembourg, le 25 mars 2017. Mais les Français devraient cette fois-là pouvoir se passer sans souci de leur as du milieu.
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