A l'issue de 42 coups de part et d'autre, les deux jeunes gens en costume sombre ont dû se contenter d'un demi-point chacun, avant la deuxième partie, samedi.
Après une entrée en matière agressive avec les blancs, qui lui a donné un léger avantage tôt dans la partie, Magnus Carlsen a vu ensuite son adversaire rééquilibrer le jeu et le pousser au nul.
Le championnat, qui se déroule pour la première fois depuis 1995 sur le sol américain, a retrouvé cette année de légers relents de guerre froide: bien que Carlsen et Kariakine soient tous deux nés en 1990, alors qu'agonisait l'Union soviétique, les tensions sont de nouveau exacerbées entre le Kremlin et l'Occident, alimentées par la guerre en Syrie et les sanctions occidentales contre Moscou.
Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a d'ailleurs fait le déplacement. "Ces deux adversaires sont jeunes, ils ont tous les deux une expérience solide. Ils se connaissent et savent à quoi s'attendre", a-t-il déclaré, selon l'agence russe Ria Novosti.
1 million d'euros
Alla Korostik, originaire du Bélarus mais maintenant installée en Californie, est venue encourager Kariakine.
"Il y a toujours un peu quelque chose" de la confrontation est-ouest dans ces championnats du monde, selon elle. A l'époque de Bobby Fischer, "il y avait beaucoup de controverse", mais "cette année, pas trop", estime-t-elle, en espérant que "celui qui se montrera le plus capable gagne".
Michael Yatco, inscrit dans un club d'échecs à New York, est lui aussi venu par goût de "la compétition". "Même si Kariakine est clairement le challenger, je suis sûr qu'il réservera quelques surprises à Carlsen", dit-il.
Pour lui, "les deux hommes semblent honnêtes et droits", il ne s'attend "à rien de tordu de leur part'. "Même si je comprends bien que les Russes voudraient vraiment remporter à nouveau le titre."
Les Russes ont remporté leur dernier titre de champion du monde en 2007, avec Vladimir Kramnik.
Si Carlsen a la cote chez les bookmakers, Kariakine, qui s'entraîne au moins six heures par jour, garde toutes ses chances de remporter ce tournoi, ainsi que les 600.000 euros à la clé. Le perdant se consolera avec 400.000 euros.
Lors d'une conférence de presse jeudi, interrogé sur qui était le meilleur joueur, Magnus Carlsen a répondu sans hésiter: "Pour l'instant, je dirais que c'est moi".
"Je suis d'accord que c'est lui actuellement le champion du monde", a reconnu Sergueï Kariakine, avant d'ajouter: "Mais dans quelques semaines, nous saurons qui a gagné".
Un jeu rôdé
Le jeu entre les deux jeunes prodiges devrait toutefois se dérouler sans actions d'éclat, selon la légende des échecs, Anatoli Karpov. "Avec un championnat en seulement 12 parties, les joueurs ne peuvent pas se permettre de prendre de risques", a-t-il expliqué à l'AFP.
Lors des douze matchs du tournoi, chaque joueur gagnera 1 point en cas de victoire et 0,5 point en cas de match nul. Le premier à atteindre 6,5 points est déclaré vainqueur du championnat. S'il y a égalité au bout des 12 parties, de nouveaux matchs seront organisés.
Le président de la Fédération internationale des échecs (FIDE), Kirsan Ilioumjinov, avait invité au tournoi le nouveau président-élu américain Donald Trump, qui n'avait pas caché son admiration pour Vladimir Poutine pendant la campagne.
Très occupé à former son futur gouvernement, le milliardaire a décliné.
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