Tous deux nés en pleine agonie de l'Union soviétique, les deux jeunes hommes - l'un représentant l'école occidentale, l'autre la tradition russe - vont s'affronter dans un duel au parfum de nouvelle Guerre froide sur fond de graves tensions entre Russes et Occidentaux.
"C'est le rêve de toute une vie: devenir le champion et ramener la couronne des échecs en Russie", a déclaré Sergueï Kariakine à la veille de son match, cité par l'agence publique russe Ria Novosti.
Le dernier champion du monde russe était Vladimir Kramnik, jusqu'en 2007.
Le championnat qui s'ouvre à New York n'est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, celui de 1972, pendant la Guerre froide, surnommé le "match du siècle", au cours duquel le Soviétique Boris Spassky avait perdu contre l'excentrique grand maître américain Bobby Fischer.
Magnus Carlsen, sacré champion du monde des échecs en 2014 et qui a hérité des Blancs au tirage au sort, jouera le premier coup à 18h00 GMT contre le joueur russe lors d'une partie que les spécialistes annoncent comme très serrée.
Les deux joueurs, respectivement âgés de 26 et 25 ans, sont tous les deux nés en 1990 et se connaissent bien: ils se parlent occasionnellement sur Skype, bien que leurs contacts se soient réduits au minimum avant le match.
Au cours des 12 matchs prévus pour cette compétition, les joueurs gagnent 1 point en cas de victoire et 0,5 point en cas de match nul. Le premier à atteindre 6,5 points est déclaré vainqueur du championnat. S'il y a égalité au bout des 12 parties, de nouveaux matchs seront organisés.
Si Carlsen a la cote chez les bookmakers, Kariakine, qui s'entraîne au moins six heures par jour, garde toutes ses chances de remporter ce tournoi, ainsi que les 600.000 euros à la clé. Le perdant se consolera avec 400.000 euros.
"Si tu te laisses aller, ça peut avoir des conséquences à n'importe quel moment", a souligné le prodige russe, qui reconnaît volontiers ne voir "pratiquement aucun point faible" chez son adversaire. "Nous sommes venus ici pour livrer bataille et pour reprendre la couronne", a-t-il ajouté.
- Un jeu rôdé -
La partie a lieu deux jours après le séisme politique qu'a été l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.
Invité par le président de la Fédération internationale des échecs (FIDE) Kirsan Ilioumjinov à donner le coup d'envoi à ce championnat, le nouveau président américain n'a pas confirmé sa présence.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui fait le déplacement à New York pour soutenir le prétendant russe à ce championnat du monde.
"Ces deux adversaires sont jeunes, ils ont tous les deux une expérience solide. Ils se connaissent et savent à quoi s'attendre", a-t-il déclaré, cité par Ria Novosti.
Pour la légende russe des échecs, Anatoli Karpov, le jeu entre les deux jeunes prodiges devrait toutefois être rôdé et sans action d'éclat.
"Avec un championnat en seulement 12 parties, les joueurs ne peuvent pas se permettre de prendre de risques", a-t-il expliqué à l'AFP.
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