Souvent gagnant sur les parquets de NBA, "King James" n'a pas porté chance à Hillary Clinton dans l'Ohio, l'un de ces Etats-pivots où la candidate démocrate a mordu la poussière face à son adversaire républicain.
James n'a pourtant pas ménagé ses efforts: dimanche dernier, il avait participé avec l'un de ses coéquipiers des Cleveland Cavaliers J.R. Smith à l'un des derniers meetings électoraux de Clinton.
Au lendemain de l'élection de Trump, le triple champion NBA, dixième meilleur marqueur de l'histoire, a exhorté ses compatriotes, notamment les femmes et les minorités, à "ne pas perdre la foi": "Ce n'est pas la fin, il y a juste devant nous un obstacle très difficile que nous devons franchir", a-t-il insisté.
La légende des Lakers Kareem Abdul-Jabbar, nommé par Hillary Clinton en 2012 ambassadeur culturel auprès de Barack Obama, espère, lui, une réaction.
"Ce que (les supporters de Trump) craignent plus que tout, c'est la couleur de peau des Etats-Unis qui change (...) Il est impératif que nous formions une coalition avec les autres groupes pris pour cible par Trump, comme les femmes, les latinos, les immigrants et la communauté LGBT", a-t-il écrit dans une tribune dans le "Washington Post".
Jerry Springer Show
Les réactions les plus virulentes à l'élection de Trump, qui a multiplié durant sa campagne les déclarations racistes, xénophobes et misogynes, sont venues de la NBA, un championnat où 75% des joueurs sont noirs.
Pour l'entraîneur de Détroit Stan Van Gundy, les Etats-Unis "ont jeté une bonne partie de notre population aux lions": "On leur a dit qu'on les considérait comme des citoyens de seconde zone", a-t-il regretté.
Steve Kerr, son homologue de Golden State, a révélé que son équipe, sacrée championne en 2015 et finaliste malheureuse en 2016, avait éprouvé besoin de discuter de la victoire-surprise de Trump.
"La plupart de mes joueurs se sont sentis directement insultés, c'est tout ce qu'il s'est passé durant la campagne qui nous a dégoûtés et déçus, je crois que nous valons mieux que cela", a insisté Kerr qui a comparé la campagne électorale au Jerry Springer Show, célèbre et controversée émission de la télévision américaine.
Doc Rivers, l'un des rares entraîneurs noirs de NBA, a pris le contrepied de ses collègues: "L'élection ne s'est pas terminée comme je l'espérais, mais je connais personnellement Donald Trump (...) Laissons lui sa chance et voyons ce qu'il peut faire", a insisté le "coach" des Clippers.
Kaepernick n'a pas voté
Désormais plus connu pour ses prises de position politiques que pour ses exploits sur les terrains de football américain, Colin Kaepernick n'a pas voté et n'a pas critiqué Trump.
"Pour moi, peu importe, celui qui a été élu, le système qui opprime les gens de couleur reste intact", a estimé le quarterback de San Francisco qui a lancé un mouvement de boycott de l'hymne américain avant les matches de son équipe pour protester contre l'oppression dont sont victimes les Noirs aux Etats-Unis.
"C'est juste un autre visage qui va être le visage d'un système d'oppression", a-t-il regretté alors que Trump lui avait conseillé en août de "chercher un pays mieux adapté".
Tous les sportifs n'avaient pas misé sur la candidate démocrate et certains n'ont pas manqué de célébrer le succès de son rival.
Le joueur de golf John Daly, vainqueur du Championnat PGA 1991 et du British Open 1995, a félicité "son grand ami Donald Trump": "Refais des Etats-Unis un grand pays, je sais que tu le peux, merci de placer les Américains en premier", a-t-il écrit sur Twitter.
Vainqueur des World Series, la finale de la Ligue majeure de baseball (MLB), avec les Chicago Cubs, Jake Arrieta s'en est pris à tous ceux qui, à Hollywood notamment, ont soutenu Clinton: "L'heure est venue de payer et de passer la frontière, je peux vous aider à faire vos valises", a-t-il lâché.
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