Au total six personnes ont été entendues depuis mardi dans les locaux de la gendarmerie de Pézenas puis déférées à Béziers dans cette affaire, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Outre M. Tailland (DVG), deux employés de la commune, l'un en charge du camping et l'autre des travaux ont eux aussi été mis en examen pour homicide involontaire, a-t-on appris de même source.
Trois autres personnes, dont Marcel Roques, le prédécesseur de M. Tailland, maire DVD de la station thermale de 1989 à 2014, et deux responsables municipaux, dont le directeur général des service, ont été déférées jeudi dans l'après-midi devant un juge d'instruction de Béziers désigné après l'ouverture d'une information judiciaire.
Dans la nuit du 17 au 18 septembre 2014, une violente crue de la rivière Bitoulet avait provoqué la mort de quatre personnes dans la station thermale des Cévennes méridionales, située à 35 km au nord de Béziers.
Les victimes, un couple et une femme et sa fille, séjournaient dans le camping municipal qui surplombait d'environ 3 mètres le cours d'eau, long d'une dizaine de kilomètres qui se jette dans l'Orb.
Selon des experts, la violence des eaux lors de la catastrophe pouvait en partie venir de la rupture d'un embâcle, un barrage naturel de végétaux et autres débris, qui crée un phénomène de chasse. La question de l'entretien de la rivière avait donc été soulevée.
Un camping installé dans une zone inondable
L'eau déferlait du Mont Espinousse (1.124 m) vers la station thermale située en contrebas et avait provoqué de nombreux dégâts matériels et humains sur son passage.
Installé en 1982, le camping municipal était placé dans une zone déclarée inondable en 1989, tout comme une résidence et des lotissements voisins.
Le département de l'Hérault est fréquemment touché par des orages cévenols, qui provoquent des crues brutales, engendrant à leur tour des inondations destructrices.
L'enquête, confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Montpellier, cherche notamment à déterminer pourquoi le camping municipal a été maintenu pendant des années sur ce site après son classement en zone inondable. C'est cette question qui avait fait enfler la polémique dans la station thermale après la mort de quatre personnes.
Des habitants de la commune avaient pourtant témoigné après le drame que d'autres crues importantes s'étaient produites sans jamais être aussi violentes et destructrices.
Au moment de la catastrophe, Philippe Tailland était à la tête de la commune depuis quelques mois seulement.
Il avait battu en mars 2014 avec 51,07% des voix, Marcel Roques, avocat, qui était maire de la commune depuis 1989, et avait également été député de l'Hérault de 1993 à 1997.
Les problèmes d'urbanisme sont nombreux dans les départements situés en contrebas des Cévennes et traversés par des rivières et des cours d'eau rendus capricieux et dangereux par les orages cévenols.
Dans le département de l'Hérault et ses voisins, on trouve d'autres campings en zone inondable.
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