Serin (22 ans, 2 sél.), révélation de la tournée des Bleus en Argentine en juin, a éclos à l'Union Bordeaux-Bègles, son club actuel, quand Machenaud (27 ans, 23 sél.) a dû quitter son nid pour faire son trou. A Agen (2010-12) puis au Racing 92.
Avant l'UBB, ils ont été façonné au pôle Espoirs de Talence (Gironde), sous les ordres de son directeur Vincent Manta, qui se souvient pour l'AFP de "deux gros travailleurs".
"Avant 18 ans, ils n'étaient pas parmi les meilleurs de leur catégorie. C'est ensuite qu'ils ont commencé à sortir du lot, grâce à leur grande détermination, leur capacité à bosser. Le travail personnel, hors entraînement, ne leur faisait pas peur", développe Manta.
Vincent Etcheto, actuel manager de Bayonne qui les a entraînés tous les deux à l'UBB, confirme: "Leur point commun, c'est l'envie d'arriver au haut niveau. Ce sont des compétiteurs, des mecs qui ont le profil depuis tout jeune, ils sont dans le moule du haut niveau."
Et le technicien basque de souligner "leur mental", qu'ils peaufinent d'ailleurs chacun auprès d'un préparateur spécifique, une démarche peu courante dans le rugby professionnel.
Serin, 'Bibi Fricotin'
Si Serin a, d'après Manta, tellement bossé que "du coup on croit que ses qualités sont innées", Etcheto le juge néanmoins davantage "surdoué" que Machenaud.
"Il fallait qu'il (Serin) mette un peu de rigueur dans ses qualités naturelles et ses bases techniques", souligne le manager de Bayonne.
"Serin c'est +Bibi Fricotin+ (personnage de bandes dessinées, NDLR). C'est un intuitif, il a une capacité à sentir les coups. Mais il a fait un gros travail pour coller à un système de jeu, et en sortir de temps en temps. Alors qu'avant il en sortait tout le temps", explique Manta, qui se souvient d'un "tournoi de beach-rugby à Agadir (Maroc)" où le Bordelais "avait inventé 50 choses, c'était la merveille".
Machenaud, doté "d'une qualité de passe et d'éjection excellente" chez les jeunes, selon Manta, a lui dû un peu plus travailler que son cadet pour arriver au très haut niveau, d'après Etcheto.
Techniquement, mais aussi physiquement, au point d'en faire un peu trop, jusqu'à perdre en mobilité.
'Apollo Creed vs Rocky'
Il s'en est aperçu, après la tournée de juin 2014 en Australie, qui scella son sort auprès du sélectionneur des Bleus à l'époque Philippe Saint-André, et a depuis perdu environ huit kilos, pour atteindre les 81 kg et retrouver son meilleur niveau. Ainsi que les Bleus depuis l'arrivée aux commandes de Guy Novès en décembre dernier.
"Il a bien évolué en s'affûtant un peu et il s'est amélioré au niveau de la course, il se déplace plus, il colle plus au ballon", confirme Etcheto.
Défenseur irréprochable, ce qu'il n'était pas forcément chez les jeunes d'après Manta, Machenaud est une sorte de demi de mêlée "puncheur", pour Etcheto.
"Il harangue, il a de l'influence sur l'arbitre, il est +casse-couilles+, il est pénible. Il fait partie des numéros neuf qui pèsent sur les matches, sur les adversaires, sur les coéquipiers. Il s'adapte aussi au jeu du Racing, à zéro ou une passe, où il faut peser au ras des regroupements", poursuit le technicien basque.
Moins bon défenseur mais plus instinctif, Serin évolue aussi, note Etecheto, "dans un club (Bordeaux-Bègles) qui écarte un peu plus le ballon, avec un peu plus d'espaces. Il crée des brèches autour de lui aussi car il y a (à l'UBB) une prise de largeur du terrain."
Davantage élancé (1,79 m pour 76 kg), il serait "Apollo Creed" et Machenaud, plus compact (1,74 m pour 81 kg) et "dans le combat au près", "Rocky", image toujours Etcheto. Premier round jeudi avec l'annonce du XV de départ qui montera sur le ring face aux Samoa.
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