La candidate démocrate a atterri lundi en début de soirée dans cette grande ville de Pennsylvanie, un réservoir de voix démocrates que l'événement doit servir à mobiliser. Cerise sur le gâteau: les stars Bruce Springsteen et Jon Bon Jovi chanteront sur l'esplanade de l'Indépendance, où plus de 40.000 personnes se pressaient pour entrer, selon l'équipe de la démocrate, ce qui surpasse largement le précédent record d'affluence de 18.500 le mois dernier.
Pour Hillary Clinton, Philadelphie n'est que la troisième de quatre étapes lundi, ultime jour pour convaincre les Américains de l'élire pour succéder au premier président noir des Etats-Unis, avant l'ouverture des bureaux de vote mardi.
Le choix de Philadelphie est aussi celui du berceau de la Constitution américaine, signée ici en 1787 —un symbole pour celle qui adopte la posture de rassembleuse face à "l'Amérique sombre" et "haineuse" de Donald Trump.
Un peu plus tôt, elle a joué les pompiers dans un Etat que les démocrates ne pensaient pas devoir défendre: le Michigan, dans la région des Grands Lacs.
Quelque 4.600 personnes lui ont réservé une ovation assourdissante sur un campus près de Grand Rapids, où elle n'avait pas mis les pieds depuis des mois.
Plaidant sa cause auprès de ceux qui envisageraient de se détourner du camp démocrate, elle y a évoqué son stage d'étudiante, à l'été 1968, au sein du groupe républicain de la Chambre des représentants…
"Le pays doit passer avant le parti dans cette élection", a-t-elle martelé.
3.300 km
La journée a commencé vers 10H00 sur le tarmac de l'aéroport régional de Westchester, non loin de son domicile de Chappaqua, près de New York. Elle est arrivée tout sourire et détendue, par une belle matinée d'automne, en pleine conversation sur son smartphone avec sa petite-fille de deux ans, Charlotte.
A la horde de journalistes qui l'accompagnent, elle a livré le message qu'elle répétera jusqu'à la dernière minute: "Je veux être la présidente de tous, ceux qui ont voté pour moi et ceux qui votent contre moi".
"J'ai du travail à faire pour rassembler le pays", a-t-elle aussi reconnu, avant d'embarquer dans son Boeing 737, orné d'un "H" géant.
Arrivée à Pittsburgh, elle est intervenue en direct dans une interview radio avec Ryan Seacrest. "C'est physiquement exigeant", lui a-t-elle dit, mais c'est aussi "très enthousiasmant".
Puis 3.750 supporteurs l'attendaient en plein air sur le campus de l'Université de Pittsburgh, par 19 degrés Celsius, dans un décor télégénique soigneusement monté par ses metteurs en scène.
"Bonjour Pittsburgh!", a-t-elle lancé.
Disciplinée, la candidate ne déroge plus à son discours-type d'une vingtaine de minutes. "Demain, c'est l'élection, mais ce n'est que le début. Nous devons cicatriser le pays".
Elle a toutefois fait un léger écart au protocole en allant serrer les mains de curieux massés derrière des barrières à l'extérieur du meeting, créant une brève cohue. "Super meeting à Pitt", a-t-elle dit, cernée de gardes du corps et de caméras. "Cela fait du bien".
Et le long cortège --policiers du Secret Service, collaborateurs, un autocar entier de journalistes-- de repartir illico pour la prochaine destination.
Après Philadelphie, elle a donné rendez-vous juste avant minuit à ses partisans à Raleigh, en Caroline du Nord. Là, elle retrouvera l'extravagante Lady Gaga qui donnera l'un de ses premiers spectacles depuis la récente sortie de son album "Joanne".
Puis la démocrate rentrera dormir à New York au milieu de la nuit, où quelques dizaines d'amis, de supporteurs et de membres de son équipe de campagne --des "insomniaques", comme elle les appelle-- l'accueilleront sur le tarmac.
Plus de 3.300 km en une journée, à l'issue de laquelle il lui restera un acte à accomplir: voter, au petit matin mardi.
Supporteurs anxieux
Les derniers jours ont été "décourageants", confie dans le public à Pittsburgh Rondha Young, électrice noire de 58 ans. La remontée dans les sondages de Donald Trump, la relance de l'affaire des emails par le FBI... Et, en plus, sa fille de 23 ans veut inscrire le nom de Bernie Sanders sur le bulletin.
Mais "j'ai repris des forces", explique-t-elle. Et dimanche elle a écrit sur son calendrier, à la date de mercredi: "Hillary Clinton est présidente".
Si la candidate est elle-même angoissée, elle n'en montre rien.
Son équipe, les yeux sur les sondages, n'a d'ailleurs pas cru bon de remplir outre mesure son programme. Et la candidate démocrate profite aussi de la présence rassurante de fidèles de la première heure à bord de son avion, notamment Maggie Williams, sa directrice de cabinet lorsqu'elle était locataire de la Maison Blanche, comme Première dame.
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