Le candidat républicain n'a apporté aucune preuve concrète de ces allégations mais, à des degrés divers, ils sont nombreux parmi ses soutiens, à y croire.
Première cible, les médias, que Donald Trump accuse de ne pas couvrir objectivement sa campagne, voire de lancer contre lui des attaques infondées.
"Ne laissez pas les démocrates et leurs partenaires de la presse généraliste vous pousser à ignorer les preuves de la fraude électorale la plus grossière depuis Tammany Hall" (organisation new-yorkaise clientéliste des XIXe et XXe siècles), a tweeté l'animateur radio John Cardillo, après le troisième débat présidentiel.
"La plupart des nouvelles (concernant la campagne Trump) sont négatives, ou ils ne les impriment pas du tout", dénonce Susan, une retraitée de Pennsylvanie, en marge d'un "flash mob" de soutien à Donald Trump.
La révélation fin octobre, par le site Wikileaks, qu'une commentatrice de la chaîne d'information CNN avait fait passer le contenu d'une question à la campagne Clinton avant un débat en mars a alimenté encore un peu plus l'impression d'une collaboration occulte entre démocrates et médias.
Les complotistes du camp Trump s'en prennent aussi aux sondages, peu fiables, selon eux.
"Ils sur-représentent les démocrates" dans les échantillons, affirme Tom Carroll, pour amener les républicains "à penser que personne ne vote pour Trump: nous ne pouvons pas gagner. N'allez même pas voter!"
"Aujourd'hui", poursuit ce militant à l'origine des dizaines de "flash mob" organisés autour d'Allentown, en Pennsylvanie, "nous avons les emails de Wikileaks, qui confirment ce que je dis depuis des années: ils manipulent les sondages."
Donald Trump a ainsi récemment assuré que dans des courriers électroniques mis en ligne récemment par Wikileaks, le président de la campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, avait demandé qu'un sondage soit réalisé en gonflant la représentation des démocrates dans l'échantillon.
Vérification faite, aucun des courriers électroniques publiés ne fait référence à ce point.
'Beaucoup de fraude' mardi
Tout fait de campagne qui rompt avec le discours du candidat peut être passé à la grille de lecture complotiste et apparaître, au final, comme une manipulation.
Le fait que les derniers sondages montrent une remontée de Donald Trump n'est ainsi qu'une nouvelle manoeuvre des instituts, selon Tom Carroll.
Après avoir bricolé les données durant des mois, les sondeurs s'alignent avec les "vrais" chiffres "car ils doivent dire qu'ils avaient raison", assure-t-il, sans sourciller.
Les reproches adressés aux médias et aux instituts de sondage reviennent toujours à dénoncer leur proximité supposée avec les démocrates, qui multiplieraient les coups fourrés en coulisses pour préparer leur victoire annoncée.
Certains partisans de Donald Trump voient ainsi la patte des démocrates dans les accusations de propos et de gestes déplacés portées par une dizaine de femmes depuis un mois.
"J'entends dire que beaucoup d'entre elles sont payées pour faire ça", avance Susan, qui refuse de donner son nom de famille.
Car le fait que ces victimes présumées se dévoilent à quelques jours du scrutin "n'a pas de sens", appuie Carol Krus, qui s'est déplacée jeudi pour voir la première réunion publique de Melania Trump seule en piste. "Ce ne sont pas des idiotes."
"Ils ont attendu et ils l'ont planifié", renchérit Renee Johnson, également présente au meeting de l'épouse du candidat républicain, à Berwyn (Pennsylvanie).
Pour cette frange du camp Trump, après un an et demi d'une campagne qu'ils jugent viciée, leur candidat a tout à craindre de la fiabilité du scrutin lui-même, mardi.
"Je pense que la participation va être très élevée et qu'il va y avoir beaucoup de fraude", prévoit Susan.
Tom Carroll parle, lui, de personnes décédées enregistrées sciemment sur les listes électorales à Philadelphie ou d'électeurs payés pour voter démocrates.
Pour Susan, les manoeuvres ont même déjà commencé lors du vote anticipé. "Vous savez qui fait ça", dit-elle d'un air entendu. "Elle a peur."
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