Plus au sud, deux attentats suicide revendiqués par l'organisation ultraradicale sunnite ont fait dimanche au moins 18 morts dans deux villes au nord de Bagdad.
Trois semaines après le début de l'offensive sur Mossoul, la plus importante opération militaire en Irak ces dernières années, les jihadistes sont attaqués sur plusieurs fronts, au sud par l'armée et la police fédérale, à l'est par les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS).
"Nos forces continuent à nettoyer les quartiers d'Al-Samah, Karkoukli, Al-Malayeen et Shaqiq al-Khadra", a déclaré à l'AFP le lieutenant-général du CTS, Abdelghani al-Assadi.
Alors que le groupe jihadiste, au cours des mois précédents, avait parfois abandonné facilement certains de ses bastions, il affiche une résistance acharnée à l'intérieur de Mossoul, son dernier grand bastion dans le pays.
"La résistance est très forte et ils ont subi de lourdes pertes", a confirmé M. Assadi à l'AFP.
34.000 déplacés
Ces combats pourraient pousser de nombreux civils à fuir, alors que les organisations humanitaires redoutent le déplacement massif de plus d'un million de personnes prises au piège à Mossoul.
Certains civils sont parvenus à fuir la deuxième ville d'Irak et rejoindre un camp en territoire sous contrôle kurde, près de Khazir.
Abou Sara a affronté les tirs, les raids au mortier et les frappes de la coalition internationale pour fuir son quartier d'Al-Samah et laisser derrière lui ce que de nombreux civils décrivent comme une prison à ciel ouvert.
"Nous avons marché plusieurs kilomètres, avec seulement les vêtements que nous avions sur nous, et nous avons agité des drapeaux blancs tout au long du chemin", raconte cette homme de 34 ans.
Le ministère irakien pour les Migrations a indiqué samedi avoir accueilli 9.000 personnes déplacées par les combats en deux jours. Il a par ailleurs comptabilisé quelque 34.000 déplacés depuis le début de l'offensive le 17 octobre.
Parallèlement, l'armée et la police fédérale sont à 15 km de Mossoul sur le front sud, et tentent de reprendre les dernières localités encore aux mains de l'EI.
Les hommes de la 15e division irakienne progressent dans le village de Salahiyah, aux portes de Hamam al-Alil, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans le ciel, des hélicoptères tournoient régulièrement, avant de lancer des missiles sur les cibles désignées, un ballet meurtrier qui se répète une dizaine de fois.
Les forces irakiennes sont également accompagnées de drones qui survolent les lignes ennemies et permettent "de repérer les mouvements pour mieux diriger les soldats vers leurs cibles et les détruire", a expliqué le lieutenant-colonel Mohammed Salih.
Attentats suicide
Acculé dans son bastion, le groupe jihadiste reste actif dans le centre du pays, où il a revendiqué des attentats suicide qui ont fait au moins 18 morts et 30 blessés dimanche dans deux villes au nord de Bagdad.
Un kamikaze a fait détoner son véhicule piégé à l'entrée sud de Tikrit tandis qu'un second a fait exploser une ambulance à Samarra, ont précisé des responsables.
Selon Jassem al-Jbara, à la tête du comité de sécurité de la province de Salaheddine, l'attaque de Tikrit a tué 12 personnes et blessé 20 autres, tandis que six personnes sont mortes à Samarra.
Dans un communiqué, l'EI a identifié deux kamikazes comme étant des "Al-Moslawi", un nom de guerre suggérant qu'ils étaient originaires de Mossoul.
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, qui s'est rendu à plusieurs reprises sur la ligne de front de Mossoul, s'est fixé pour objectif de débarrasser le pays de l'EI avant la fin de l'année.
La reprise de Mossoul pourrait effectivement sonner la fin du "califat" proclamé en juin 2014 par le chef de l'organisation extrémiste, Abou Bakr al-Baghdadi, mais la lutte contre les jihadistes est loin d'être terminée, mettent en garde de nombreux responsables.
Le groupe est désormais attaqué aussi dans son bastion syrien de Raqa après le lancement dimanche d'une offensive par une force arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis.
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