"El Comandante", qui fêtera ses 71 ans le 11 novembre, est donné très largement favori: selon les derniers sondages, il recueille 69,8% des intentions de vote, sous la bannière du Front sandiniste de libération nationale (FSLN).
Avec sa femme, Rosario Murillo, femme excentrique de 65 ans qui s'affiche en mère du peuple, ils forment un tandem présidentiel que ses détracteurs comparent à Frank et Claire Underwood, le couple impitoyable de la série "House of Cards", ou surnomment "Lord et Lady Macbeth".
Principaux partis d'opposition écartés, députés récalcitrants destitués et observateurs internationaux rejetés: ce scrutin entaché de polémiques semble joué d'avance, dans un des pays les plus pauvres de la région.
"Cette élection est organisée dans les pires conditions possibles. Le Nicaragua, c'est une démocratie sans démocrates", estime Gaspard Estrada, directeur exécutif de l'Opalc, observatoire de Sciences Po Paris sur l'Amérique latine.
Multiplier les programmes sociaux
Ces dernières années, M. Ortega a renforcé sa popularité en multipliant les programmes sociaux et en s'alliant au patronat.
Le Nicaragua a également bénéficié par le passé de la manne financière du Venezuela, jadis riche pays pétrolier aujourd'hui englué dans une grave crise politique et économique, à cause de la chute des cours du brut. Mais Caracas à dû fortement réduire son soutien à Managua.
Malgré une croissance dynamique, autour de 5% par an en moyenne depuis 2011, ce pays pourrait également voir se tarir le robinet de l'aide internationale, à l'issue de cette élection qui inquiète.
Aux Etats-Unis, où le département d'Etat vient d'appeler Managua à des "élections libres, justes et transparentes", le Congrès discute en ce moment du "Nica Act", un projet de loi qui vise à limiter les fonds alloués au Nicaragua par les organismes internationaux, faute de réformes démocratiques.
Déjà président de 1985 à 1990, Daniel Ortega, l'ex-guérillero, est réélu en 2006 et en 2011 face à une opposition divisée. En 2014, il fait modifier la Constitution pour autoriser la réélection sans limitation du président, ce qui lui permet de postuler à un troisième mandat consécutif.
Cette fois, c'est la Cour suprême de justice (CSJ) qui a interdit en juin au leader d'opposition Eduardo Montealegre de représenter le Parti libéral indépendant (PLI, droite), la deuxième force politique de la présidentielle de 2011.
Dynastie familiale
A sa place, la CSJ a nommé un proche du pouvoir, Pedro Reyes, qui s'est empressé de dissoudre la coalition que le PLI voulait former pour le scrutin de novembre.
L'opposition qualifie cette élection de "farce" et a appelé les Nicaraguayens à la boycotter.
Le principal rival du chef de l'Etat est Maximino Rodriguez, un avocat de 55 ans du Parti libéral constitutionnaliste (PLC, droite), qui réunit 8,1% des intentions de vote.
Outre le président et le vice-président, les Nicaraguayens élisent 90 députés et 28 représentants au Parlement centreaméricain.
L'annonce de la candidature à la vice-présidence de Rosario Murillo, figure controversée de la politique nicaraguayenne, a renforcé les critiques des opposants à Daniel Ortega, qui l'accusent de vouloir imposer une dynastie familiale au pouvoir.
Militante sandiniste dans les années 1970 et mère de dix enfants, cette poétesse excentrique, connue pour son style autoritaire, est affublée du surnom de "la sorcière" par ses détracteurs.
Côté environnemental, le projet d'un canal, dont le chantier doit débuter fin 2016 et qui doit relier les océans Atlantique et Pacifique, suscite controverses et manifestations.
L'ouvrage, dont le budget est estimé à quelque 50 milliards de dollars, soit cinq fois le PIB du pays, devrait mesurer 270 kilomètres de long, trois fois plus que celui de Panama qu'il entend concurrencer. Il suscite polémiques et manifestations en raison des "graves" nuisances qu'il causerait à plus de 100.000 paysans, aux forêts et au plus grand lac d'Amérique centrale.
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