La course-poursuite menée par Nicolas Sarkozy derrière Alain Juppé dans la primaire de la droite connaît un nouvel épisode jeudi soir avec le deuxième débat télévisé, après un premier exercice qui n'avait pas véritablement fait bouger les lignes entre les sept candidats.
Le deuxième des quatre débats programmés -un troisième est prévu le 18 novembre, le dernier opposera les deux finalistes avant le second tour- sera diffusé en direct de la salle Wagram à Paris, sur BFMTV, RMC, Dailymotion et iTELE, cette dernière devant diffuser le débat malgré la grève qui se poursuit depuis 18 jours.
Au menu de ces échanges: l'Europe, l'éducation et la sécurité, avec un débat divisé en trois parties (questions d'actualité d'abord et deux parties thématiques).
Les échanges seront arbitrés par Ruth Elkrief (BFMTV), Laurence Ferrari (iTELE), Apolline de Malherbe (BFMTV) et Michael Darmon (iTELE) en présence d'un public de 300 personnes invitées par les candidats et les chaînes.
Chaque candidat devra répondre en une minute et disposera d'une minute pour un droit de réponse (contre 30 secondes au premier débat).
Quelques explications de texte pourraient survenir sur le thème de la sécurité, les concurrents de Nicolas Sarkozy ayant quasiment tous critiqué la suppression de plus de 10.000 postes entre 2007 et 2012, bien que membres du gouvernement ou de la majorité de l'époque.
5,6 millions de téléspectateurs avaient regardé le 13 octobre un premier débat sans grande surprise, marqué par une longue séquence sur les différentes affaires judiciaires. Et une flèche acerbe décochée par Nicolas Sarkozy à l'encontre d'un Jean-François Copé "bien incapable d'imposer quoi que soit".
Favori des sondages, Alain Juppé tentera de préserver son avance. "On n'a aucune raison de changer" de stratégie, expliquait récemment son entourage.
L'ancien Premier ministre a voulu faire une nouvelle démonstration de force mercredi avec le ralliement médiatique de la présidente de l'Ile-de-France, Valérie Pécresse, et une visite à la dalle d'Argenteuil, là même où, en 2005, Nicolas Sarkozy avait promis à une habitante de la "débarrasser" des "racailles".
- Juppé toujours nettement en tête -
L'ancien président, de son côté, poursuit son offensive tous azimuts contre François Bayrou, président du MoDem et soutien affiché du maire de Bordeaux. "Il n'y a pas de bonnes et de mauvaises alliances avec le centre", a rétorqué le centriste Philippe Vigier, pro-Juppé.
Il dément tout accord sur un groupe de "100 à 150 députés" centristes martelé par Sarkozy, dont la stratégie vise à pousser les électeurs de la primaire à "se détourner" de Juppé sur le thème: "le vrai homme de droite, c'est moi".
Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou mercredi soir sur Facebook, lâchant "ne pas voir de volonté de changement" chez Alain Juppé. Et d'opposer son "alternance franche" au "se hâter lentement" qui guidera, selon lui, son rival, "marqué probablement par son expérience des réformes bloquées par la rue en 1995".
Si M. Juppé est toujours en tête, les sondages varient. Dans la dernière livraison IFop-Fiducial, Sarkozy (31%, +2) réduit l'écart avec Juppé (37%, -4). Mais, dans le baromètre Elabe mercredi, c'est Sarkozy qui baisse (27%, -5) devant un Juppé stable (39%), l'ancien président perdant même 10 points au sein des seuls sympathisants LR (37%) quand son adversaire en gagne cinq (32%).
Loin derrière, les autres concurrents tenteront de forcer la décision. François Fillon, dont la prestation au premier débat puis dans "L'Émission politique" de France 2 ont été jugés convaincants, martèle que ces sondages sont sans valeur. Elabe le crédite toutefois désormais d'un encourageant 15% (+4).
Moins à l'aise le 13 octobre, Bruno Le Maire tentera de disputer à M. Fillon la place de troisième homme. Tandis que les trois autres candidats -Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et Jean-Frédéric Poisson- espèrent marquer des points.
Révélation du premier débat pour le grand public, le président du Parti chrétien démocrate s'est embrouillé dans la polémique née de ses déclarations sur Hillary Clinton et les "lobbies sionistes".
NKM a elle reçu mercredi le soutien du député Philippe Folliot, président de l'Alliance centriste.
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