C'est une première à Caen (Calvados). Mercredi 9 novembre 2016, l'annonce officielle des résultats de l'élection présidentielle américaine, qui voit s'opposer Donald Trump à Hillary Clinton, sera retransmisse en direct à partir de 8h à l'Hôtel de Ville. Deux duplex des villes jumelles de Caen, Nashville, la capitale de l'État du Tennessee, et Alexandria (Virginie), sont aussi au programme. Un événement que Patricia Leullier, née à Chicago (Illinois), ne manquera pas.
"On ne vote par pour quelqu'un. On vote contre"
Installée en France depuis 46 ans, aujourd'hui à Rots, cette dernière n'a pas un brin d'accent. "Ma mère était française." Mais qu'on ne s'y trompe pas : à 70 ans, elle est plus que jamais imprégnée de la culture US. À commencer par sa boîte aux lettres, surmontée du célèbre petit drapeau rouge, indicateur de courrier, ou, en cette période d'Halloween, d'un assemblage maléfique accroché à sa porte et qui fait la part belle à la célèbre doctrine "trick or treat" (NDLR: un bonbon ou un sort). L'élection présidentielle? Elle n'en a pas perdu une miette grâce aux éditions en ligne du Washington Post et du New-York Times. "Deux quotidiens qui n'ont pas du tout la même position", précise celle qui a déjà voté depuis quelques jours, par correspondance. Pour qui? Elle n'en pipera pas mot. Mais ajoute: "Il n'y a pas que deux candidats!" De fait, les prétendants à la succession de Barack Obama sont au nombre de six. "Clinton? Trump? Le niveau n'a jamais été aussi bas. Mais c'est la même chose en France. Aujourd'hui, on ne vote pas pour quelqu'un. On vote contre.", regrette-t-elle.
Angelo di Giovanni, 78 ans, a lui quitté son New-York natal et vit en France depuis 1973. À Caen depuis 2000. "J'ai suivi la campagne sur CNN. Le niveau est très bas, en particulier à cause de Trump. Il ne parle pas beaucoup de son programme. Et puis c'est un homme imprévisible", regrette-t-il. Lui qui retourne aux États-Unis régulièrement a choisi de ne pas voter. "Mais si je l'avais fait, c'était Hillary. Sans sourciller."
Pas de débat de fond
Pas mieux du côté de Richie Gordon, 27 ans. Originaire d'Atlanta (Géorgie), il est l'ailier fort du Caen Basket Calvados. Depuis cinq ans qu'il a quitté les États-Unis, ce dernier ne suit que de loin la politique sur place. "Je me sens moins concerné. Mais ces élections affectent ma famille, donc je garde un oeil dessus.", explique-t-il. Le jeune homme a par exemple tenté de suivre les débats organisés entre le milliardaire et l'ancienne première dame. Avant de vite éteindre son téléviseur. "Il n'y a rien à en tirer", commente-t-il, amer. "Le président aujourd'hui ne change plus rien au quotidien des gens. Il n'est le chef de rien du tout."
Les amoureux du Nouveau Monde ne sont pas plus dithyrambiques. "C'est consternant, on cherche le débat de fond. On est bien loin des face-à-face Nixon/Kennedy", souligne Daniel-Charles Badache, président de l'association Caen-Nashville. Pas de quoi toutefois empêcher ce dernier, ni Marie-Dominique Coquelin, présidente de l'association Caen-Alexandria, de suivre de près, depuis la mairie de Caen, ce tournant qui promet d'être, quoi qu'il en soit, historique.
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