Quelques centaines de policiers se sont à nouveau rassemblés mardi soir à Paris, devant la Pyramide du Louvre, pour manifester leur défiance envers le gouvernement mais aussi leurs syndicats, incapables selon eux de porter leurs revendications.
En civil, parfois avec un brassard orange "police", les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "la police à bout de souffle", "touche pas à ma police" ou "je suis flic et fier". Des patrouilles de passage ont activé leur sirène en solidarité avec le rassemblement, provoquant les acclamations des manifestants.
Une dizaine de manifestants ont symboliquement brûlé des feuilles de papier marquées "carte syndicale", avant de partir en cortège dans les rues de Paris.
"Les syndicats ont négocié en notre nom mais sans nous. On veut être reçu par le gouvernement. On continuera jusqu'à ce que nous soyons entendu, nous petits policiers de la rue", a ensuite lancé un frondeur au mégaphone lors d'une halte devant la préfecture de police.
"Le gouvernement a voulu s'acheter la paix en mettant de l'argent, ça avance mais il faut qu'il comprenne que le malaise est profond. Il faut que tous les policiers soient unis, et les syndicats sont trop souvent du côté du pouvoir. Ils pensent à eux avant l'intérêt général", explique un gardien de la paix du Val-de-Marne qui préfère rester anonyme.
Depuis le 17 octobre, des policiers se revendiquant apolitiques et hors syndicats ont manifesté pour réclamer plus de moyens, des peines plus sévères envers leurs agresseurs et une révision des règles de la légitime défense. La fronde est partie de la région parisienne après l'agression du 8 octobre au cocktail Molotov contre des policiers à Viry-Châtillon (Essonne) mais s'est vite élargie à tout le pays.
Pour tenter de calmer cette mobilisation, le gouvernement a annoncé il y a une semaine une enveloppe de 250 millions d'euros pour un renouvellement du matériel, la fin des "tâches indues" comme les gardes statiques devant les bâtiments, l'alignement des sanctions pour "outrages" à l'encontre des forces de l'ordre avec celles des magistrats qui passera donc de six mois à un an d'emprisonnement et des mesures pour préserver l'anonymat des policiers dans le cadre des procédures ou en intervention.
Il doit par ailleurs faire d'ici à la fin novembre des propositions au Parlement sur "les conditions d'évolution de la légitime défense".
Mais quelques manifestations se sont poursuivies malgré ces annonces. En région parisienne, le précédent rassemblement avait réuni plus de 400 policiers devant le château de Versailles vendredi soir.
A Bordeaux, une trentaine de policiers ont mené mardi une brève action coup de poing à la mi-journée, a constaté un journaliste de l'AFP. Un cortège d'une dizaine de voitures de service, toutes sirènes hurlantes, se sont garées face au Grand Théâtre, en plein coeur piétonnier. Les fonctionnaires, en uniforme pour la plupart, se sont postés en cordon face à leur véhicules durant cinq minutes environ avant de repartir en cortège, sirènes actionnées.
Lundi soir, environ 500 personnes, dont la moitié environ de policiers, s'étaient également rassemblées à Béziers (Hérault).
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