A une semaine de l'élection du successeur de Barack Obama, le républicain Donald Trump a rattrapé Hillary Clinton dans un sondage respecté, regonflant d'espoir les supporteurs du milliardaire que les pronostiqueurs vouaient à une défaite quasi-certaine il y a seulement quelques jours.
La candidate démocrate de 69 ans reste la favorite pour remporter la Maison Blanche le 8 novembre: elle a 88% de chances de gagner, selon le modèle du New York Times, et 74% selon celui du site FiveThirtyEight.
Mais alors qu'elle affichait un optimisme serein la semaine dernière, apparaissant rayonnante aux côtés de la Première dame Michelle Obama et savourant des sondages la créditant d'une avance insolente, Hillary Clinton se retrouve soudain au coude-à-coude dans une enquête d'opinion qui lui donnait neuf points d'avance une semaine auparavant.
Selon la nouvelle étude ABC-Washington Post, Donald Trump recueille 46% des intentions de vote contre 45% pour Hillary Clinton, une quasi-égalité statistique, et 3% pour le libertarien Gary Johnson.
Certes, une autre enquête NBC publiée lundi la créditait de six points d'avance.
Mais pour l'ancienne secrétaire d'État, la campagne se termine comme elle avait commencé, en avril 2015, dans l'ombre de sa décision malheureuse d'utiliser un serveur privé au lieu d'un compte email gouvernemental et sécurisé pour communiquer de 2009 à 2013, lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine, au risque de disséminer des informations confidentielles sur des réseaux privés.
L'enquête subséquente du FBI avait été classée sans suite en juillet, mais les détracteurs républicains d'Hillary Clinton n'ont jamais abandonné leurs critiques, et se sont sentis vengés par la relance des investigations par le FBI, annoncée par son directeur James Comey vendredi et créant une tempête politique.
- Clinton attaque -
La fébrilité du camp Clinton est perceptible.
Les chefs de sa campagne ont fait deux conférences téléphoniques avec la presse depuis samedi, principalement pour attaquer James Comey.
Toute l'interview du directeur de campagne de la démocrate, Robby Mook, sur CNN mardi a été consacrée à cette affaire. Autant de temps qui aurait pu servir à diffuser un message de fin de campagne.
"Ils ne disent rien sur les enquêtes sur Donald Trump, mais quand il s'agit d'Hillary Clinton, pour une raison que j'ignore, ils sont ravis d'en parler", a accusé Robby Mook, en rapportant des informations de presse sur une éventuelle enquête fédérale sur les liens entre des proches de Donald Trump et Moscou.
Hillary Clinton a remisé son message positif pour agiter à nouveau le spectre d'un président Trump impulsif et dangereux, invitant les Américains à l'imaginer le doigt sur le bouton nucléaire.
"Imaginez-le nous empêtrer dans une guerre parce que quelqu'un l'aurait froissé", a-t-elle lancé lundi dans l'Ohio.
Sa dernière publicité télévisée est un best-of des phrases sexistes prononcées par Donald Trump.
- Trump y croit -
Pour consolider son soutien avant qu'il ne soit trop tard, Hillary Clinton reviendra mardi en Floride, où elle était déjà ce week-end. Barack Obama et Donald Trump iront chacun jeudi.
C'est l'un des États clés de l'élection, riche en grands électeurs et capable de basculer d'un côté ou de l'autre. Le 8 novembre, les Américains éliront, État par État, des grands électeurs qui désigneront ensuite le président.
Or à ce jour, Donald Trump semble y avoir repris l'avantage, avec quatre points d'avance dans les deux derniers sondages.
Le républicain sera lui-même en Pennsylvanie mardi, près du site mythique de la Guerre d'indépendance de Valley Forge, avec son colistier Mike Pence, pour un discours consacré à la réforme du système de santé de Barack Obama, et aux hausses de prix des couvertures maladies annoncées récemment par le gouvernement.
Lundi, Donald Trump a félicité le directeur du FBI pour son "cran", et redoublé ses attaques contre l'intégrité de son adversaire.
Le candidat populiste promet à ses partisans de "curer le marigot" de Washington et de dynamiter le "système", incarné selon lui par Bill et Hillary Clinton.
Il exploite le cadeau du ciel offert, volontairement ou non, par James Comey pour consolider le coeur de son électorat, y compris les républicains qui auraient pu être rebutés par sa personne.
"Nous en appelons aux voix des républicains, des démocrates, des indépendants et de ceux qui voteront pour la première fois", a-t-il lancé lundi dans le Michigan.
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