L'offensive rebelle dans l'ouest de la ville d'Alep piétinait face à la résistance des forces du régime syrien, l'ONU condamnant le grand nombre de victimes civiles provoqué par les tirs des insurgés.
Depuis vendredi, les rebelles opposés au président syrien Bachar al-Assad mènent une offensive lancée de l'extérieur de la ville pour briser le siège imposé par le régime aux quartiers d'Alep tenus par l'opposition. Plus de 250.000 personnes y vivent, privées d'aide humanitaire depuis juillet et menacées de pénurie alimentaire, selon l'ONU.
Les affrontements, rythmés par les frappes aériennes du régime et de son allié russe et les salves de roquettes des rebelles, se concentrent à la périphérie ouest d'Alep, attaquée par plus de 1.500 combattants venus des provinces d'Alep et d'Idleb (nord-ouest).
"Les combats ont baissé en intensité", a indiqué lundi à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre. Les frappes aériennes sur le front "se poursuivent mais ne sont pas aussi intenses", selon lui.
Le contrôle d'Alep --divisée en secteurs est tenus par les rebelles et quartiers ouest contrôlés par le régime-- est déterminant aux yeux des belligérants pour asseoir leur pouvoir dans le nord de la Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts.
Lundi, l'ONU a "vivement condamné" une attaque ayant visé la veille le bâtiment qui héberge les bureaux et le personnel de l'ONU à Alep-Ouest. "Les étages supérieurs ont été endommagés par un obus de char", selon un communiqué.
"Depuis dimanche, c'est le régime qui initie les combats", a précisé M. Abdel Rahmane, indiquant que "le seul accomplissement" des rebelles a été de prendre "le contrôle de certains secteurs de Dahiyet al-Assad", un quartier situé au sud-ouest de la ville.
Des dizaines de civils ont fui dimanche Dahiyet al-Assad, a rapporté un correspondant de l'AFP.
"L'offensive des rebelles est ralentie depuis qu'il n'ont pas réussi à prendre le contrôle du quartier dit des +3.000 appartements+ et le complexe militaire", a toutefois indiqué lundi à l'AFP une source militaire prorégime.
- Possibles 'crimes de guerre' -
En trois jours, "84 civils, principalement des enfants et des femmes", ont été tués par les roquettes et les obus tirés par les rebelles sur les quartiers ouest, selon l'armée, qui accuse les insurgés d'avoir mené dimanche une attaque au gaz de chlore.
L'OSDH rapporte toutefois un bilan moins élevé de 51 civils tués depuis vendredi, dont 18 enfants.
Lundi, trois civils ont été tués dans les tirs des rebelles, selon l'agence officielle Sana.
"Briser le siège d'Alep-Est ne donne pas le droit aux groupes de l'opposition armée de bafouer le droit humanitaire international", s'est insurgé lundi l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty international.
Par ailleurs, au moins 72 rebelles et 61 membres des forces loyales au régime ont été tués dans les combats, selon l'OSDH.
Le régime syrien avait lancé le 22 septembre une offensive majeure pour reprendre les quartiers est d'Alep. Mais ses succès ont été limités malgré l'appui de l'aviation russe et des bombardements meurtriers qui ont fait plus de 500 morts selon l'ONU et entraîné la destruction d'infrastructures civiles.
A New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé de dix-huit jours le mandat d'une équipe d'enquêteurs chargés de déterminer la responsabilité d'attaques à l'arme chimique en Syrie.
Les enquêteurs avaient accusé le régime de trois attaques chimiques en 2014 et 2015, et imputé une attaque au gaz moutarde au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
La Turquie a estimé que toute offensive pour déloger l'EI de son fief syrien de Raqa devrait avoir lieu seulement après la fin des opérations pour libérer Mossoul, en Irak. Mais aussi après une opération de l'armée turque dans le nord de la Syrie, qui vise à chasser l'EI et des rebelles kurdes de la zone frontalière.
Les Etats-Unis et la Russie sont eux aussi impliqués dans le conflit syrien et une quasi-collision entre un avion militaire russe et un appareil américain le 17 octobre dans l'est de la Syrie a été, selon le Pentagone, l'incident au cours duquel les avions des deux forces aériennes ont été au plus proche depuis que les deux pays sont impliqués.
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