Donald Trump a incité lundi les Américains à lui confier les clés de la Maison Blanche en prévenant que l'affaire des emails d'Hillary Clinton risquait de créer une crise politique prolongée. La démocrate, elle, a appelé les électeurs au sang-froid.
Le candidat républicain à l'élection du 8 novembre est venu chasser sur les terres démocrates lundi, profitant du rebondissement créé par le directeur du FBI, vendredi, dans l'affaire classée en juillet de la messagerie privée de l'ancienne chef de la diplomatie.
"Si Hillary est élue, elle ferait l'objet d'une enquête pénale prolongée, et probablement un procès pénal", a déclaré Donald Trump lors d'un meeting à Grand Rapids, dans le Michigan, un État traditionnellement favorable aux démocrates.
"Son élection enfoncerait l'État et notre pays dans une crise constitutionnelle", a-t-il affirmé.
Donald Trump est légèrement en retard dans les sondages sur la démocrate, mais Hillary Clinton ne peut plus se reposer sur l'avance exceptionnelle dont elle bénéficiait il y a deux semaines, et qui a largement fondu, à 2,8 points en moyenne.
Un sondage Politico réalisé ce week-end crédite Hillary Clinton de 42% des intentions de vote contre 39% pour Donald Trump et 7% pour le libertarien Gary Johnson. Une enquête NBC ne montre en revanche aucun resserrement, donnant Hillary Clinton à 47% contre 41% pour Donald Trump.
Pour le milliardaire populiste, le scénario d'une victoire reste plus compliqué que pour Hillary Clinton.
Sa "base" d'États conservateurs est moins riche en grands électeurs que celle de la démocrate. Les Américains éliront le 8 novembre des grands électeurs en bloc, État par État, qui à leur tour désigneront le président.
Ce qui explique que le républicain se soit rendu dimanche dans le Nouveau Mexique, lundi dans le Michigan, et qu'il ait ajouté une étape dans le Wisconsin mardi, trois États gagnés par Barack Obama et ainsi traditionnellement peints en bleu, la couleur démocrate, sur les cartes électorales.
"Donald Trump doit remporter un État bleu ou deux, en plus de gagner tous les États où l'issue est incertaine", dit à l'AFP Larry Sabato, politologue de l'université de Virginie.
"Il doit gagner presque tout", résume cet expert.
- Déjà 22 millions de votants -
"Le dossier est vide" a assuré Hillary Clinton en meeting sur un campus à Kent, dans l'État clé de l'Ohio, l'un de ceux qui pourrait basculer du côté républicain. "Je suis certaine qu'ils parviendront à la même conclusion que lorsqu'ils avaient analysé mes emails l'an dernier."
"La plupart des gens ont décidé depuis longtemps ce qu'ils pensent de tout cela. Les gens doivent désormais choisir le prochain président et commandant en chef des États-Unis d'Amérique", a-t-elle lancé, désireuse de changer de sujet.
Mais le camp démocrate restait furieux de ce qu'ils estiment être une interférence politique du directeur du FBI, James Comey, qui selon eux n'avait pas à informer le Congrès, vendredi, que ses enquêteurs avaient découvert de nouveaux emails susceptibles d'être pertinents dans l'affaire de la messagerie.
Hillary Clinton a communiqué via un serveur privé pendant ses années au département d'État, de 2009 à 2013, au lieu d'utiliser un compte gouvernemental sécurisé, risquant de disséminer sur des réseaux privés des secrets d'État. Mais les enquêteurs avaient estimé in fine que des poursuites n'étaient pas justifiées, en l'absence de volonté délictueuse, malgré une "négligence extrême".
"Cette intervention directe du directeur du FBI, qui est sans précédent et contre le protocole du FBI, a changé la course", observe Larry Sabato. "Cette semaine, elle avait prévu une tournée de victoire, et au lieu de cela elle doit s'accrocher. Tout cela grâce au directeur du FBI."
Mais si les démocrates tiraient à boulets rouges sur James Comey, la Maison Blanche a opté pour une forme de neutralité, refusant de critiquer ou défendre le chef policier.
En renfort, le président Barack Obama passera le reste de la semaine sur le terrain, dans les États où se décidera l'issue du scrutin, notamment la Floride et la Caroline du Nord. Bill Clinton, Bernie Sanders et d'autres poids lourds également.
Leur mot d'ordre: la mobilisation.
"Si nous allons voter, nous gagnerons largement", a dit Hillary Clinton lors d'une courte visite au restaurant Angie's Soul Cafe de Cleveland, réservoir de voix démocrates. "Toute sa stratégie consiste à décourager nos électeurs. Il (Donald Trump) fait du bruit, tente de détourner l'attention, de m'attaquer. Nous devons continuer à mobiliser les gens."
Dans une majorité d'États américains, les bureaux de vote sont ouverts de façon anticipée, et plus de 22 millions d'Américains ont déjà voté ou envoyé leur bulletin par correspondance, selon le décompte de Michael McDonald, professeur à l'Université de Floride.
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