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Entièrement démantelée, la "Jungle" de Calais n'est plus

Entièrement démantelée, la "Jungle" de Calais n'est plus
Un camion passe sur le site de la "Jungle" de Calais lors des opérations de démantèlement du bidonville, le 31 octobre 2016 - PHILIPPE HUGUEN [AFP]

Cette fois, c'est bien fini. Un an et demi après la naissance du camp, le démantèlement de la "Jungle" de Calais s'est achevé lundi mais le gouvernement doit encore régler le sort de 1.500 mineurs isolés et le flot grossissant de migrants dans des camps à Paris.

En ce jour fatidique, on apercevait, depuis le front de mer, les côtes anglaises qui font tant rêver les exilés de Calais, Soudanais, Afghans ou encore Érythréens. A un km de là environ, et peu après 17H15, les pelleteuses ont détruit les derniers abris de l'ex-bidonville, une semaine jour pour jour après le début du démantèlement, au cours duquel 6.000 migrants environ ont été évacués.

Seules subsistaient, a constaté une équipe de l'AFP sur place, quelques dizaines de caravanes vides, qui doivent être enlevées mardi, tout près des conteneurs du Centre d'accueil provisoire (CAP) hébergeant les mineurs. Une petite église et deux petites mosquées, l'une dans la partie nord, l'autre dans la partie sud, n'ont pas été démolies, "pour permettre aux mineurs encore présents au sein du CAP de s'y recueillir", selon un communiqué de la préfecture du Pas-de-Calais.

Durant l'après-midi, les engins ont procédé à la destruction méthodique de dizaines de caravanes, à un rythme effréné. Il restera encore des débris à évacuer ces prochains jours pour nettoyer complètement le terrain, a précisé la préfecture.

Dans un entretien à La Voix du Nord, François Hollande, saluant "une opération qui a été conduite de manière humaine et digne, mais aussi efficace et ferme", "assure qu'il n'y aura pas de réinstallation" dans la "Jungle". "Plus personne ne pourra la rejoindre", affirme-t-il.

Dans la nuit de dimanche à lundi encore, une dizaine de jeunes migrants avaient dormi à la belle étoile devant l'entrée du CAP.

Ils sont encore près de 1.500 mineurs à être hébergés dans ce centre, proche de la limite de ses capacités d'accueil. Et ce, bien qu'entre 200 et 300 mineurs isolés aient déjà été transférés en Grande-Bretagne.

Samedi soir, un porte-parole du gouvernement britannique a confirmé que "plusieurs centaines d'autres enfants et jeunes gens seront acheminés au Royaume-Uni dans les jours et semaines à venir".

- A Paris, des "contrôles administratifs" -

Sur place, ces jeunes sont en quête de nouvelles. Tel Mohammed, 18 ans, Soudanais, logé dans un conteneur du CAP, qui lance: "Terminé l'Angleterre, je veux rester en France maintenant. (...) Je n'ai plus aucun ami ici, ils sont tous partis à Amiens ou Arras".

Mais pour l'écrasante majorité d'entre eux, passer de l'autre côté de la Manche reste une idée fixe. "Je n'ai pas de famille là-bas, mais je parle anglais. Je ne veux pas monter dans un car pour aller ailleurs en France", assure Abdallah, 14 ans, Afghan.

"J'aime vraiment l'Angleterre (...). La France aussi c'est bien, mais je veux aller en Angleterre rejoindre ma famille", renchérit Alan, Soudanais de 14 ans, veste rouge et chemise boutonnée jusqu'au col, qui vit depuis six mois dans la "Jungle".

Des informations recueillies de plusieurs sources font en effet état de l'affrètement ces jours prochains de nombreux cars pour conduire les jeunes du CAP vers des Centres d'accueil et d'orientation pour mineurs. Ils "vont être accompagnés dans des centres dédiés, où des officiels britanniques pourront examiner leur cas", si bien que "dans les prochains jours, il ne devrait plus y avoir de mineurs étrangers à Calais", a confirmé François Hollande à La Voix du Nord.

Pendant ce temps, dans le nord-est de Paris où quelque 2.000 personnes dorment depuis plusieurs jours, et en présence de cordons de CRS, une opération de "contrôle administratif" était en cours lundi sur le campement de migrants. Il s'agit de vérifier le droit au séjour des occupants et l'état sanitaire du campement, avant l'évacuation des lieux prévue cette semaine.

Menées régulièrement, ces opérations sont dénoncées par les collectifs de bénévoles. Quelques militants brandissaient des pancartes "non aux rafles des migrants".

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